jeudi 2 juin 2016

YVES HEURTE...Extrait

De tous les pieux voyages, ceux du pays d'enfance me semblent seuls sérieux. L'ombre mystérieuse du prunier sur un champ vaut bien un glacier dans les Andes, le petit banc trop bleu dans l'école déserte, le trône d'Ayos Nicolaos sur le perchoir de sa falaise. Si je devais un jour perdre toute mémoire qui sait si je ne donnerais pas la neuvième symphonie pour le violon solo d’un grillon dans le soir ?   .   YVES HEURTE   .   Oeuvre ?        

jeudi 2 juin 2016

YVES HEURTE...Extrait

Dans la nuit, que pense la feuille, toute dernière feuille morte en attendant qu'un vent la cueille le vent du nord qui tout emporte? Que pense l'exilé quand partent les soldats qui ont tout détruit, l'exilé qui ferme sa porte et jette ses clefs dans le puits? Que pense la feuille sur l'arbre quand passe cet homme, qui parle seul et marche seul, l'exilé dont le vent ronge les souliers? Mais l'homme a regardé la feuille comme lui, toute démunie, il monte à l'arbre et puis la cueille en souvenir de son pays. .   YVES HEURTE ... [Lire la suite]
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jeudi 2 juin 2016

PLUS DE MOTS, PLUS DE VERBE

On a trop dit d'insignifiances trop infligé de faux poètes trop loué ce qui luit, caressé le paraître noué d'éloges trop de gorges trop chanté tous ceux qui enseignent trop enseigné ceux qui déchantent. Mais, bon Dieu, que remontent les rumeurs enfouies et les jurons du vent sur l'incendie, l'orage en fuite ou ce silence de la vague océane avant l'écrasement!   .   YVES HEURTE   .   Oeuvre Cristina Torres  
dimanche 23 février 2014

YVES HEURTE

Fragilité, tu m'as fait naître amoureux de ces quais où se nouent les sillages. Je suis toujours parti, sûr de ne rien trouver qu'on ne sache d'avance mais porteur de matins débordant d'inconnu, de rideaux de théâtre attendant de s'ouvrir, comme on déshabille une femme, sur quelque pièce étrange où l'on s'est reconnu. Voyager toujours, voyager! Mener sa tête ailleurs sur les pistes du feu, les brumes d'archipels tous porteurs d'impossibles accessibles. Puis se retrouver là, sur le quai du retour, nu de part ses voyages, au milieu... [Lire la suite]
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samedi 29 juin 2013

RUE DES ADIEUX

Elle est partie avec son corps.Elle aurait pu laisser en gageLe bout tiède d'un sein, une mècheFolle, ou même un seul regardPour réveiller, un seul matin, le mien.Et moi, Rue des adieuxje poursuis une feuille morte.Elle aura tout gardé pour l'autre.Ses rendez-vous manquésSes mains à caresse, ses cuissesOuvertes, ses yeux fermésQu'une lampe oubliée veillait jusqu'au matin.Et moi, Rue des adieux,je poursuis une feuille morte.Quand elle va tourner au numéro cinquanteJe me mettrai sans honte à courir jusqu'au parcPour la voir un peu plus... [Lire la suite]
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dimanche 29 avril 2012

YVES HEURTE

Un départ n'emporte jamais tout. Restent un bagage perdu, la poussière oubliée sur un seuil, le meuble encombrant d'un mensonge. Et toujours, dans les barbelés de l'exil, des lambeaux d'enfance. . YVES  HEURTE .
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vendredi 6 avril 2012

MEDITATIONS PORTATIVES...Extrait

Je ne suis qu'un violon aux mains d'un inconnu. Il n'est ni Dieu ni diable, ni enseignant ni enseigné, mais ce désir tendu d'un chant tant attendu. A mon violon manque la force du figuier et le Verbe du vent. Lui manque d'être en manque de l'univers entier. Mais pourrait-on rester soi-même et chanter au nom de tous ? Etre un rêveur public ? L'âge vient. Les forces fuient. Vite, un désir si fort qu'il brisera son archet sur ma vie. Naîtra peut-être alors avant la fin, la mélodie ? . YVES  HEURTE . Oeuvre Michèle Petitot
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vendredi 13 mai 2011

YVES HEURTE

(...) Je suis malade de naissance.On me jeta hors de ma mèreComme d'une fenêtreEt je hurlai d'ensoleillanceAu milieu de voisins buvant leur café noir.Bien le bonjour quand mêmeO ma terrePetite pomme tiède encorSur les branches du froid.   J'ai grand mal de poèmesDe lampes éreintées par la nuitSur des syllabes à goût de sel.Bien le bonjour quand mêmeA tout pêcheur, à tout tailleur de pierre.S'il faut tout amour perdreQue tout amour ne nous perde pas.   Tourne mon cœur comme la terreNuit et lumière, nuit et lumière. . ... [Lire la suite]
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dimanche 21 mars 2010

YVES HEURTE

La poésie par nature est féminine, et le poète également. J'appelle nature féminine l'opposé de la nature technocratique, logique, agressive et intolérante, bref : notre monde sérieux et viril. La nature féminine, loin d'être illusion et rêverie, est lucidité. Il s'agit d'accepter et de louer l'homme tel qu'il est : contradictions insolubles suivies de questions insolubles. Soyons réalistes ! Supprimer le rêve de nos nuits conduit à un manque si important qu'il mène à des troubles mentaux sévères. Or nos songes ne s'embarrassent pas... [Lire la suite]
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samedi 12 décembre 2009

YVES HEURTE

Devant la sauvagerie du fleuveil est toujours une petite voixhumble et triste comme l’épinepour te dire: «Patience!cherche par où l’espritpourra passer le gué!» . YVES HEURTE .
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