PARADIS NOIR
Dame des planètes mortes,
aie pitié de cette Terre,
qui depuis le commencement des temps
dépend d'un rayon de lumière.
Dame des millénaires
qui se perdent dans l'obscurité du moment,
aie pitié des étoiles animales et végétales
qui s'éteignent dans l'air, l'eau et le sol.
Dame des petits mondes et des petits oublis,
fais que jamais nous ne pleurions l'absence
de la baleine dans les mers, de l'éléphant sur terre
et de l'aigle dans les cieux.
Donne-nous la grâce de ne pas nous réveiller un jour
dans le Paradis Noir.
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HOMERIS ARIDJIS
(Extrait de "Le poète en voie d'extinction", in "Les Poèmes solaires", précédé de "Le Poète en voie d'extinction" et suivi de "Baleine grise", Mercure de France /Traduit de l’espagnol par Ivan Alechine. Préface d’Yves Bonnefoy.)
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