AMEL ZMERLI... Extrait
Il y a des lieux boisés dans la mémoire. La circonstance heureuse est ce qui d’abord se fait en nous, sans nous. Ligament diaphane de la rencontre. Quelque chose d’organique qui sous-tend les mots qui fluent diastole/systole. Se respirent et respirent les uns par les autres, et s’ajustent dans leurs solitudes respectives. A cet instant, la terre se fait légère. Le ciel gris ne pleure plus les oiseaux de passage. La tempête est en exil aussi nue que l’oubli. Dans l’air, fleurit le rire des anges sur le flanc de la tristesse. On s’aime d’abord dans et à travers les mots qui sont des yeux, des mots qui appartiennent à une autre langue, la clandestine. Les amants sont toujours clandestins dans ce monde ci. Ils sont affront à la face du monde. Nous frôlons l’implacable certitude d’être à côté, à côté de cette foule informe, sans chair d’éternité. Un astre s’éteint, un autre s’affranchit des doutes de la nuit. Il faut se rendre invisibles aux yeux des autres, et la terre se fera encore plus légère dans le secret gardé pris au serment du jour.
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AMEL ZMERLI
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Oeuvre Amel Zmerli