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EMMILA GITANA
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16 juin 2024

NOUS DEUX

 

 

Ils sont partis sans crier gare 
Avec leurs mômes et leurs guitares 
Nos frères gitans de Saint-Ouen. 
Elles sont parties, à tire-d'aile 
Et sans retour, les hirondelles 
Paris n'en avait plus besoin. 


Flots de béton et de bêtise 
Faut des drugstores et du strip-tease 
Des buildings et des souterrains 
Et de Boulogne et de Vincennes 
Et des quais fleuris de la Seine 
Bientôt, il ne restera rien. 


Mais ce jour-là, ma tourterelle, 
Ma fille à moi, ma toute belle 
Ma frangine d'amour, ma maman,
Malgré les planches et puis la terre 
On s'blottira comme on sait l'faire 
Nous deux ! 


Malgré la terre et puis les planches 
On s'câlinera, comme le dimanche 
Quand on va pas au cinéma 
Nous deux ! 


Et qu'après, on s'retrouve en rêve 
Fascinés comme Adam et Eve 
Et tout fiers d'avoir trouvé ça, 
Nous deux !

 
Tu vois, c'est écrit à la une 
On se dispute déjà la Lune. 
Enfants de demain, innocents ! 
Un général sur les planètes 
Vous suivra d'loin, à la lunette 


Et dira : C'est rouge de sang !
À tant jongler avec la bombe 
Un jour, faudra bien qu'elle tombe 
C'est son but et c'est notre lot 
Il faudra bien que ce jour vienne 


Adieu Paris et adieu Vienne 
Adieu Rome et Monte-Carlo ! 
Mais ce jour-là, ma tourterelle, 
Ma fille à moi, ma toute belle 
Ma frangine d'amour, ma maman, 


Que tout se glace ou que tout flambe 
Ça fait rien, si l'on est ensemble 
Nous deux ! 


Que tout flambe ou que tout se glace 
Nous aurons déjà notre place 
Dans la légende des amants 
Nous deux ! 


Alors, quand sautera la planète
Si jamais sonnent les trompettes 
On s'en foutra divinement 
Nous deux !

 
Les gens vont me traiter d'artiste, 
De sans-cœurs, et si j'en suis triste 
Je n'en serai pas étonné 
Car ce cœur pitoyable et tendre 
À toi seule, qui sus le prendre, 
Depuis longtemps je l'ai donné. 


Tout comme aujourd'hui, je te donne 
Cette chanson de fin d'automne 
Qui se voulait chanson d'amour. 
Je ne suis ni saint, ni apôtre 
Et pour penser encore aux autres 
Il me reste trop peu de jours. 


En attendant, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle 
Ma frangine d'amour, ma maman, 
Puisque nos âmes vagabondent 
Allons faire le tour du monde 
Nous deux ! 


Puisque vagabondent nos âmes 
Embrassons-nous tout près des lames 
De l'océan des mauvais jours 
Nous deux ! 


Et puis, à nos amours fidèles 
Au cœur des neiges éternelles 
Allons nous perdre pour toujours 
Nous deux !

 

 

 

 

.

 

 

 

 

LEO FERRE
Paroles de Jean-Roger Caussimon.

 

 

 

 

.

 

 

LEO FERRE, JEAN ROGER CAUSSIMON, AMOUR, PARIS, GITANS , DEUX

 
 

Commentaires
C
Emouvant ! Une renversante " balade " comme on en fait plus ... Un peu comme nous Deux
Répondre
EMMILA GITANA
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