LE SANG DE DIEU

Ils ne comptent même plus leurs morts
ils les épellent tels des perles de chapelet
récitent des noms comme les paroles d'un psaume
Des corps horizontaux passent barques rouges
sur les eaux sombres des survivants
Une femme remplit une jarre avec ses larmes
le Muezzin s'est tu et les bombes sifflent au-dessus des têtes
un âne de Terre Sainte brame tous les malheurs du monde
L'enfant de Jérusalem regarde la nuit tomber sur la grande mosquée
Là-bas des soldats casqués  sont réunis autour d'un tank
ils se moquent d'un peuple poussiéreux en buvant le sang de dieu.

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 ANDRE CHENET
 La Colle s/ Loup, le 20 juillet 2014

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Comments

[christian ortoli]

Un texte terrible, comme le quotidien des populations désormais étouffées par le cliquetis des médailles et les hymnes con - quérants, assoiffés de sangs impurs !...