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EMMILA GITANA
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16 août 2024

GHYSLAINE LELOUP ... Extrait

 

 

Ce serait un flot de colère
Enroulé à des branches de pommiers
Des mots d’amour et de colère
Mélangés aux fleurs blanches
Et roses de si grande délicatesse
Des mots robustes comme une harengère
Des mots bien plantés sur leurs jambes

 

Au loin volent les pétales

 

Et toi
Au loin aussi
Illusion frappée au coin de la jeunesse
Fixe dans cette pluie blanche
Et rose de si grande mobilité
Étoile coincée entre cœur et malle aux souvenirs
Bras et jambes mêlées aux météores

 

Aux souvenirs tenaces dis-je
Curry et cumin embusqués

 

Ombilic de ma vingtaine
Hauteur de ta quarantaine
Quarante voleurs de légèreté
Quittent le sommet d’un pommier
Leur caverne merveilleuse
Refermée dans ma cervelle
Le mot magique chante encore
En satiné rose et blanc
Dans ma mémoire qui grisonne

 

Amour se balance attaché à des rubans

 

Touffes d’oyat dansant à ras du sable
Au vent qui s’en fout

 

Au vent qui se fout
Du tiers comme du quart
De ce qui me tient une et entière
Debout dans ce déluge d’images
Qui me fracasse le jour
Certains jours sans blanc ni rose
Que dis-je
Sans même une rose
Moussue et blanche
Troussée au velours d’une Renaissance
Crevée
Définitivement enfouie sous les décombres
D’un monde dégueulant son cadavre
Dans les vitrines qui embaument

 

Vois ma chute
Vois mon vertige
Remontant du bitume

 

Pas loin pourtant
Cette image
Non pas obsédante
Non pas attristante
Seulement présente

 

Pas loin pourtant
Une image
Ton éternité dans mon temps périssable

 

Ô ma piratesse des bois endormis
Tu te berces dans les branches
D’un pommier à l’acmé de sa floraison
Un oiseau a déposé sur mon oreiller
Un pétale blanc un pétale rose
Cette nuit éblouie d’il y a longtemps

 

Ô vagues des insomnies
Dentelées de tendresse
Ô nuit de marbre
Attendant un éclair
Pour couler l’aube qui approche

 

Friselis des vagues
La chambre claire à réinventer
Rideaux de dentelle
Horizon plat mais non monotone
Comme nos après-midis protégées
Des fractures d’horloge
Nos éternités fragmentées
Mais non sectionnées
Nos immortalités ressuscitées
Le temps d’un goûter

 

Suspendues comme une floraison

 

Ma définitive en ta beauté fixée
Depuis… depuis ma jeunesse révoquée
Arrêtée en plein vol par la mère nourricière

 

Mon horizontale vêtue de blanc
Derrière devant
Toujours la blancheur au sillage de cumin
Ma verticale poète aux mots crus
Rétablissant le dandy de latin
Pas de valse pirouette cacahuète

 

Pas loin une cascade de lilas
L’évanouissement à portée de baisers
Cette fusion qu’il faudra pourtant suicider

 

Pas loin un bosquet de roses
L’assomption dans un tour de taille
Glissé relevé déboulé en diagonal

 

Tout près ton visage
Des yeux trop grands pour moi
Comment te nourrir

 

Horizon ressassant son ressac amoureux
Le beau triangle calé dans ma mémoire
Comme voile iodée dans un jardin fantôme

 

Moi qui viens de la bruine aux contours indécis
Tes grondements déchirent le conforme
Dans le blanc mutique alentour

 

Ô mon exotique des grandes terres plates
Où la Baltique lèche une île aux pétunias
Je t’offre en ces jours parallèles où je t’écris
Des bijoux lents comme un dimanche
Des saphirs sertis de sentiers côtiers

 

Colère basse retirée au rythme de marée
Mots coquillages dans un verger de pommiers
Nacre et fleurs unies par l’écume
Ô tu dansais dansais en korê décalée

 


J’arpente au petit bonheur une grève végétale
Aucune réponse à la devinette de l’océan
Le sable rosit derrière un vol de pétales

 

Sous ce ciel, cette nuit, loin de toute hypothèse :
Ton éternité dans mon temps périssable

 

 

 

.

 

 

 

 

GHYSLAINE LELOUP

In Esprit poétique n°3, © Hélices poésie, 2010

 

 

 

 

.

 

FLORENCE DUSSUYER, ODE, FEMME, BEAUTE, NATURE, EXISTENCE, IMMORTALITE, TEMPS

Oeuvre Florence Dussuyer

https://www.florencedussuyer.com/

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