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EMMILA GITANA
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21 août 2024

RENDONS À ALAIN DELON CE QUI APPARTIENT À ALAIN DELON

 

 

  Ce comédien de génie, a sans doute livré sa plus grande performance dans un rôle des plus exigeants : 
celui du père absent et destructeur. 

 


Ah, quel talent pour incarner  ce personnage si complexe, qui, loin de se contenter d'une simple disparition, s'est appliqué avec une précision chirurgicale à démolir son propre fils, Ari. On ne peut qu'admirer la finesse de son jeu, révélant une jouissance presque artistique à l'idée de piétiner la chair de sa chair, comme un peintre obsédé par l'acte de détruire son propre chef-d'œuvre.

 


Mais ce n'est pas tout, car notre cher Alain, jamais à court d'inspiration, s'est aussi glissé dans la peau d'un père à l'équité redoutable, maniant le favoritisme avec une dextérité digne des plus grands illusionnistes. Le public a été captivé par ce spectacle où il dressait les membres de sa propre fratrie les uns contre les autres, faisant de sa fille sa muse, tandis que les autres, eux, n'étaient que de simples figurants dans cette tragédie familiale.

 

 


Et que dire de sa carrière parallèle de conjoint ?

Là encore, il a su se surpasser, plongeant ses compagnes dans les affres de la dépression avec une constance qui force le respect. 
Alors oui, Alain Delon était un grand acteur, d’une beauté à couper le souffle. Et on ne peut que saluer son engagement total dans ce rôle de pervers narcissique, un costume qu'il n'a jamais quitté, même en dehors des plateaux.
Quant à l'épilogue de cette grande saga, l'héritage, il promet d'être un véritable chef-d'œuvre, à la hauteur de cette vie digne des plus grandes tragédies.

 

 

Après tout, Alain Delon ne fait jamais les choses à moitié.

 

 

 

 

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SAND ADETA

https://www.facebook.com/sandra.daddetta

 

 

 

 

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Ari Boulogne 

de son nom de naissance

Christian Aaron Pfaffgen

 

 

 

 

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ARI BOULOGNE, ALAIN DELON, FILS,

Ari Boulogne

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ARI BOULOGNE, ALAIN DELON, FILS

Ari Boulogne

 

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Le fils errant.

 

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Il est le fils de la lumière et de l'ombre. La lumière, sa mère,  s'est éteinte à Ibiza il y a treize ans, tombée de bicyclette. L'ombre  est restée dans l'ombre. Depuis, Ari est dans le noir. Il voudrait  partir au soleil. Il a 38 ans, pas d'argent, et la gueule de l'ombre. La  même belle gueule, mais plus pauvre et plus marquée. Il a posé un  cendrier au coin du lit. Tout se superpose dans ce petit appartement  lézardé derrière la gare du Nord, qui abrite quelques-uns de ses  paquetages, mais qui n'est pas le sien. Il vient d'écrire un livre, dont  il espère qu'il assurera la pension complète à l'auberge de la fuite.  Ça commence par l'unique nuit d'amour de l'ombre et de la lumière.

 

 

C'est  ainsi qu'il voit ses parents. Ce n'est pas toujours ainsi qu'ils  vivaient. Lumineuse Nico, superbe top-model devenue chanteuse, fille en  blanc parmi les gars en noir du Velvet Underground, égérie d'Andy  Warhol... Elle n'élèvera pas son fils, sera l'éclipse de son enfance,  mère soumise aux noirs commandements de la drogue. Obscur Alain Delon,  étoile du cinéma, père maintes fois raconté et qui, toujours, a nié.  Tout le monde l'a désigné ce père, jusqu'à sa propre mère, remariée  Boulogne, qui fit d'Ari son petit-fils, le coucha dans le lit de ce fils  qu'elle ne voyait plus qu'à la télé, et le fit même adopter par son  mari.

 

 

 

Au chauffeur de taxi, comme au client du troquet qui  régulièrement ne peut s'empêcher d'affirmer sans même l'interroger,  «Vous, vous êtes le fils d'Alain Delon», Ari Boulogne répond toujours:  «oui.» Il ne formule dans son livre (1) ni reproches ni ultimatum, il  les laisse à d'autres, et dit simplement «mon père». Il reconnaît avoir  adouci quelques passages, à la demande de l'éditeur qui sait que les  avocats de l'acteur sont prêts à mordre: «Le livre ne lui est pas  adressé. Moi, je ne revendique rien, je ne demande rien. Mais qu'il ne  m'accuse pas d'être un imposteur. Car dans ce cas-là qu'il prouve que je  ne suis pas son fils, qu'il fasse un test sanguin.»

 

 

 

Il est  l'enfant de l'underground. Il en reste des photos et des souvenirs  capturés au gré des passages de sa mère. Le petit blondinet qui sautait  sur les genoux d'Andy Warhol ou de Lou Reed. Le gamin qui adoucissait le  regard de la police, lorsqu'elle faisait ses descentes à la recherche  de la drogue. Celui encore qui s'est promené au jardin du Luxembourg en  jouant avec les boucles de Bob Dylan qui l'avait pris sur ses épaules.  Celui aussi qui traverse les films de Philippe Garrel. «J'ai choisi le  camp de ma mère», dit-il. Ce n'est qu'à l'adolescence qu'il la retrouve  vraiment, durablement. «Ambiance mortifère.» Vie faussement bohème,  arrimée à la drogue. Ari plonge. Nico chante, Nico voyage, Nico sombre  et puis Ari suit, enfile sa veste pour trouver rapidement de quoi la  soulager. Ari dort tantôt chez les uns tantôt chez les autres, tantôt  piaule glauque tantôt grand hôtel, laisse faire les aiguilles du  tatouage au coin de ses yeux bleus, s'initie à la photo avec de grands  noms. Tout l'argent part en poudre. La mort de sa mère en 1988 l'emmène  jusqu'au fond. Nuits de SDF new-yorkais, crack, hôpitaux service  psychiatrie, électrochocs, neuroleptiques. «J'ai fait ma dernière cure  de désintoxication en 1993, c'était la bonne», dit-il. Ses nerfs  semblent toujours à vif. Animal blessé, qui dilue son anxiété dans  l'agressivité. A côté du lit, sous la soie noire, un coffre renferme  l'orgue de Nico, «Elle nous écoute. La boîte est vivante. Ça tape  parfois comme un coeur qui bat». Sa mère était son rêve impossible, son  père un mur, ils fabriquèrent un gamin en état de manque.

 

 

 

Il eut  de brèves rencontres avec Alain Delon. Forcément, puisqu'il est de la  famille. Il a grandi à Bourg-la-Reine, passant et repassant derrière le  comptoir du magasin de cadeaux de la grand-mère Boulogne, tout en rêvant  de la planète pop de sa mère. Le plus important de leurs rares échanges  se passe en 1986. Tombé par hasard l'un sur l'autre chez la grand-mère  malade, Alain Delon emmène Ari à la station de métro la plus proche.  Intérieur de la BMW: «Alain Delon, une main sur le volant, l'autre me  tapotant l'épaule, me tient ce discours: "T'es mon pote, toi, t'es mon  pote. Mais je vais te dire un truc, tu n'as pas mes yeux, tu n'as pas  mes cheveux. Tu n'es pas mon fils, tu ne seras jamais mon fils. Je n'ai  couché avec ta mère qu'une seule fois."»

 

 

Ari a mis beaucoup de  temps à comprendre ce qu'il y avait d'étouffant dans le souci de sa  grand-mère à vouloir tout redresser de son enfance tordue. A vouloir  effacer Nico, «la mauvaise mère». Elle vivait dans le souvenir de  l'attention qu'elle n'avait pas eue pour son propre fils, gamin  solitaire qu'elle regardait désormais à la télé en s'écriant: «Mon dieu,  il a de ces valoches sous les yeux.» Alain Delon n'a pas connu son  père, parti refaire sa vie à deux pas dans la même banlieue, alors qu'il  avait 4 ans. «Je l'ai vu, moi, attendre son bus devant le magasin de  cadeaux, on m'a dit que c'était lui», se souvient Ari. Comme Delon, Ari a  connu, de longues années, la discipline coupante du pensionnat  catholique. Comme Ari, Delon connaît la recherche intérieure en  paternité. «J'ai même appris récemment qu'il avait vécu dans une famille  d'accueil, des gardiens de la prison de Fresnes, et qu'il jouait dans  l'enceinte de la prison, je l'ai lu sur le site Internet Alain Delon»,  dit Ari.

 

 

 

Mais les gosses perdus ne se recherchent pas forcément.  Une fois, Serge Gainsbourg, qui avait pris Ari sous son aile, le  présenta à Antony, le fils d'Alain Delon, plus jeune de deux ans.  Conclusion: «Mentalement, Antony ne semblait pas moins largué que moi,  mais sa version du film filial était celle d'un gosse de riche. Il ne  pouvait se rendre compte à quel point ses ressentiments à l'égard de son  père, ou leurs déboires, ont pu m'apparaître comme un luxe.»

 

 

Le  téléphone sonne, c'est sa tante, autre actrice du film filial,  demi-soeur de Delon, un peu mère d'Ari, «le livre est sorti», lui  dit-il. Sa compagne, Véronique, qui l'a aidé à écrire et avec laquelle  il veut partir, est allée déposer leur enfant à la crèche. Charles est  né au mois de mars 1999. «Je n'allais pas lui léguer une histoire sans  nom. J'allais immédiatement le reconnaître à la mairie du XIe  arrondissement», écrit Ari. Il lui a donné son nom, celui du gosse  adoptif, Boulogne, il n'avait pas le choix. Mais Ari ne désespère pas de  faire aboutir ses démarches, lui qui voudrait retrouver le patronyme de  sa naissance, sa part allemande, sa part maternelle, le camp qu'il  s'est choisi. Il voudrait s'appeler Päffgen. Effacer ce que les avocats  d'Alain Delon appelèrent «les coïncidences morphologiques». En  attendant, Ari, c'est tout ce qu'il revendique. Nico a choisi ce prénom  parce que c'était celui de Paul Newman dans Exodus. «Dans l'esprit de ma  mère, ce nom devait avoir le pouvoir d'effacer le péché de  l'Allemagne.» Le prédestinait-il à l'errance?

 

 

 

 

Dehors,  l'underground est remonté en surface, exposé dans les palais chic et  officiels de l'art moderne. Plus au nord de la capitale, sa mascotte,  Ari, est fauchée, vend de temps en temps à des particuliers  quelques-unes de ses anciennes photos qu'il retouche à l'encre de chine.  Dans son discman, il écoute les chansons de sa mère, unique mélodie de  sa vie.

 

 

 

Ari Boulogne

nommé à sa naissance Christian Aaron Päffgen,

est décédé dans le plus total dénuement le 20 mai 2023

à l'âge de 60 ans...

 

 

 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ari_Boulogne

Commentaires
C
Et oui ! Mr Delon, combien auriez - vous été bon, bien plus attachant et vrai en reconnaissant et en étant proche de ce " Fils Errant " dont les souffrances pleuvent, inondent les Liens ! Puisse le Ciel vous réunir ... Ne manquez plus le coche ! Là - bas, c'est pour l'Eternité.
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EMMILA GITANA
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