ANNA MARIA CARULINA CELLI....Extrait
Où s'exile le bleu des lavandes
Où s'évaporent les parfums ostensibles
Où va, des blés, l'onduleuse guirlande
Qu'enlève au bout du champ un soupir invisible?
Je crois, dans le silence
Le presque silence d'une veine
S'allant jeter au coeur de l'enfance
Un souvenir endormi sous un drap
Dans l'armoire aux miroirs mouchetés
La retenue entre deux battements
Une caresse distillée de temps
En temps
Bleu dragée que suce la langue
Jusqu'à l'amande
Douce
Bleu marine en suspens
Courant sans le toucher l'aplomb des falaises
La vague colossale d'Hokusaï
S'enroulant à des crêtes ensemencées de frelons blancs
Bleu électrique
La décharge d'une colère brisant les doigts
Les lèvres après le froid
Viol mordu entre les dents
Bleu noir zébré de rage
Au plus fort de l'été, clartés aveuglantes
Dans les cimetières, fument les stèles
Embroussaillées de fleurs artificielles
Bleu cendres
Où vague la mélancolie
Quand se ferment les yeux ?
Je crois, aux confluents austères
De la beauté et de la joie
Celui que la grâce fait pleurer
Sait l'éblouir d'une étincelle
L'étoile accouche de la nuit sur la croix
Tremblement mêlé émeraude et bois
Au plus fort de l'été
J'ai vécu, hantée
Par la divinité du feu
Diastole d'ombre
Systole de lumière
Au centre de la flamme
Se fondent en un, les deux
Se fondent puis se fendent
Ainsi que l'encens
Brûlent nos âmes
Se déroulant de ses grêles lances
Où s'évapore le bleu de la lavande ?
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ANNA MARIA CARULINA CELLI
Poèmes 2020
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