FIN D'ANNEE 2024
Le bilan de cette année 2024 est tout aussi catastrophique que les précédentes...Je ne vais pas là, énumérer la longue litanies des malheurs, sinon que les deuils ont encore touché nombre de familles; le monde est en train d'exploser comme une cocotte-minute, sous la pression des conflits causés par des dictateurs de tous poils...
Ne nous voilons pas la face ; cette année 2024 est la pire année que nombre de personnes ont vécue ...C'est l'échec de l'humanisme, l'année de la barbarie, des guerres, des conflits, d'un certain génocide absolument immonde, soutenu par de nombreux pays d'Europe , sans parler des Etats-Unis ( ventes d'armes obligent ) ... Non décidemment la nouvelle année s'annonce terriblement incertaine et meurtrière ...
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De l'autre côté d'Israël, dans la bande à Gaza, on pleure ses morts et ses blessés graves ( 105 000 ), sans compter les disparus ...D'après un des derniers bilans des autorités palestiniennes dans l'enclave, plus de 45.000 personnes ont perdu la vie, tuées sous les bombes et les tirs de l'armée israélienne, qui s'est lancée dans une folie vengeresse après l'attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre 2023. Depuis, en moyenne, quarante enfants sont tués chaque jour dans la bande de Gaza. La situation humanitaire est dramatique et environ 60% des hôpitaux, écoles et mosquées ont été endommagés ou détruits.
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Après qu'Israël se soit lancé dans une sanglante invasion de la bande de Gaza, en réponse aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, c'était au tour du Liban d'être entraîné dans une guerre.... Un cessez-le-feu a finalement été négocié le 27 novembre 2024, sous la médiation des Etats-Unis et de la France, après environ deux mois de combats ouverts et Le 23 septembre 2024, le conflit au Proche-Orient s’est embrasé et a pris une tournure dramatique. Le sud du Liban près de la frontière nord d’Israël, la région de la Bekaa frontalière avec la Syrie et la banlieue sud de Beyrouth se sont retrouvés sous le feu des raids israéliens. En un jour, le nombre total d’enfants tués a dépassé celui des 11 derniers mois faisant de cette escalade la plus violente qu’ait connue le pays depuis 2006. Plus de deux mois après, les bombardements et l’offensive terrestre menés par Israël se sont étendus à d’autres régions, notamment à l’est et dans le gouvernorat de Balbeek-Hermel, au nord-est du Liban.
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Selon les estimations :
Au moins 4 047 personnes ont été tuées, dont 316 enfants et 790 femmes depuis octobre 2023
16 638 personnes ont été blessées, dont 1 456 enfants et 2 827 femmes
84% des décès ont eu lieu en quelques semaines, depuis mi-septembre
Près de 100 000 logements ont été détruits ou partiellement endommagés
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Nous ne considérons pas les conflits au Proche-Orient comme des guerres, car pour cela il est nécessaire d'avoir deux armées . Hors Israël massacre à tour de bras....
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Ne nous en voulez pas, mais les vœux, c'est râpé pour l'année à venir au vu du contexte politique inhumain, et nous les réserverons à nos plus proches, pas forcément en les déclamant , mais en y pensant très fort en nos cœurs...La tradition n'a plus cours dans un environnement où tout se casse la figure...Nous terminerons en publiant ce texte magistral de GRAMSCI ( que je publie souvent ) qui fut et qui demeure plus que jamais une excellente réflexion....
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Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant. "
ANTONIO GRAMSCI
1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole ») Traduit par Olivier Favier