ANNA MARIA CRULINA CELLI... Extrait
Je n’arrêterai pas de boire
La voix d’un oiseau traversant aux aurores la cathédrale inachevée du temps
Les neiges fondues
La fraîcheur des rivières de là-haut
La rosée à la pointe des feuilles
Le lait des figues et la confiture sur la blessure des abricots
Le thé noir qui fume dans la tasse jaune
Les larmes étincelantes de mes chagrins
Les premiers rires d’un tout petit enfant
Les vers d’un poète
Les vers d’un poète étranger
De bouche à oreille
De langue à langue
Le sel sur une peau aimée
Les mots tombés sur l’oreiller
D’une lèvre ensommeillée
Lorsque l’amour s’est retourné et s’en retourne en son pays natal : les rêves profonds peuplés de grands lacs où s’abreuvent les bêtes assoiffées
Jusqu’à la prochaine soif
Je n’arrêterai pas le boire dans ton verre
Pour imaginer tes pensées, les suivre au long des grèves ourlées d’écume
Je ne veux rien savoir puisque je sais
Que je peux y boire les yeux fermés
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ANNA MARIA CRULINA CELLI
#poèmes
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Oeuvre Florence Dussuyer