LA MÉMOIRE
Quand le vent de la moisson souffle,
Et que l'hiver incisif ronge ses moufles
Elle se drape de son voile brumeux et suranné.
Elle s'accroche au cerveau comme une rescapée,
Rassemblant ses bribes atones, et vives.
On l'appelle Mémoire.
Dans ses replis jonglent nos souvenirs
Quelques miettes durcies à l'usure.
On la veut éternelle
Mais elle n'en a cure.
On l'appelle Mémoire.
C'est la gardienne du temple
Elle contemple le puzzle multi chrome
Difficile à recomposer
Avec le temps.
Rien ne l'épuise,
Rien ne l'assomme.
Seul le temps,
Guerrier sans armes,
Peut désarmer
La dame aux aguets
Contre l'oubli.
La brave Mémoire flanche!
Quand l'Insidieux creuse des trous
Dans sa peau flétrie, et dans son âme.
L'on s'agrippe à ses haillons,
Souvenirs opaques d'un été sans remous.
On la plie comme une vieille nappe blanche,
Témoin de nos meilleures tablées,
Autour des gens que l'on aimait
Piètre est la vie sans nos rescapés.
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SAMIRA SIDRI
09.02.2025
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La mémoire de René Magritte