LE DOLMEN DE FUNTANACCIA

Dans le grand silence de cette terre ancienne, une maison de pierre se tient toujours debout, gardienne des temps oubliés. C’est Funtanaccia, la demeure de l’éternité, où les hommes d’autrefois déposaient leurs songes avec le poids des pierres.
Ici, nos ancêtres ont élevé ce toit de granit, non pour défier le temps, mais pour converser avec lui. Ils n’avaient ni or ni richesses, mais ils connaissaient le langage de la pierre et du vent. Ils savaient que l’homme n’est qu’un passager, mais que son souvenir peut lui survivre s’il est enraciné dans la terre comme un arbre.
Aujourd’hui, nous regardons ce dolmen avec des yeux d’étrangers, comme s’il n’était qu’une vieille pierre abandonnée à l’érosion des siècles. Mais ne sommes-nous pas plus égarés que lui ? Nous sommes ceux qui ont perdu la mémoire de leurs racines, ceux qui courent vers un lendemain insaisissable, oubliant ce que nous avons été.
Funtanaccia nous observe en silence. Elle ne nous juge pas, elle attend. Peut-être qu’un jour, lorsque nos cités d’aujourd’hui ne seront plus que des ruines balayées par le vent, nous comprendrons que cette pierre, que nous croyions muette, avait encore tant à nous dire.
Et alors, dans la voix du vent, nous entendrons à nouveau l’écho de ceux qui nous ont donné le monde.

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YANNICK BOVAY

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Photographie Yannick Bovay

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