ALORS VINT LE PRINTEMPS... Extrait
Allez, viens !
Loin de ton syndicat, de tes problèmes de la ville
Loin de l'autorité d'où qu'elle vienne
L'autorité a horreur de la mer parce qu'elle s'y noie
Ton père, ta mère, ton chef, ton capitaine
Dis-leur que tu es la mer... Et tu verras
Ils te battront
Ils diront que tu es fou
Ils diront que tu es folle
L'imagination est une mer sans fond
Imagine... Imagine....
Nous étions moi et moi... Et qui ?
Nous marchions le foulard à la gorge
Le goudron de la rue effaçait tout, pardi !
L'intelligence insurrectionnelle...
L'insurrection, va, c'est le devoir des mecs debout !
Et tu dois leur répondre : " Debout ! "
Nous étions des millions et des meilleurs à nous chiffrer
Et moi je suis parti parce que j'étais de trop
Et maintenant, plus rien !
Peut-être une musique quelque part
Et jouée avec des percussions puisqu'il en faut, pas vrai ?
Quelle horreur le tempo !
Il fallait le mot juste derrière la musique
Et ca urgeait
Il y a toujours urgence à faire et à défaire
N'oublie pas
Le monde est un soulier toujours lacé
Alors... défais, défais, défais !
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LEO FERRE
Extrait de " Alors vint le printemps "
(figurant sur le quadruple album L'Opéra du pauvre. @1983. Ed. La Mémoire et la Mer)
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Oeuvre Nicolas de Staël