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EMMILA GITANA
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15 mai 2025

GIULIO ENRICO PISANI ...HOMMAGE

 

 

 

Paix sur toi, mon Ami, tu as rejoins ta douce Claudine ...

 

 

 

 

" Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse ! "

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

.

 

 

Giulio-Enrico Pisani, né le 12 novembre 1943 à Rome, est un écrivain luxembourgeois d'origine italienne.
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Giulio-Enrico_Pisani

 

 

 

 

 

 

GIULIO ENRICO PISANI, HOMMAGE, TALENT, POETE, ECRIVAIN, THEATRE, ITALIE, LUXEMBOURG

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

.

 

 

 

 

LA ROSE

 

 

 

Pourtant tu vécus plus que n‘osent vivre les roses.
J‘eus dû m‘en douter, mais on se veut toujours autre,
oubliant dans l‘amour ce que le sage n‘ose :
le placer hors du temps, en ce qu‘il est le nôtre.

 

Mais quelque fût l‘ampleur de l‘égotique folie,
réclamant du calice l‘exclusive possession,
sans tâcher de savoir combien tu aurais de vie
tu continues à m‘aimer en quête d‘un pardon,

 

que seule tu peux vouloir nous avoir accordé,
que tu m‘auras offert, m‘accompagnant encore
au travers d‘océans, monts et sombres vallées,
que j‘aurai pu franchir grâce à toi sans efforts.

 

Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse !

 

 

.

 

 

Giulio et Claudine

 

 

 

.

 

 

 

 

AROME DE ROME
(n’est pas une traduction d’Aroma di Roma)

 

 

 

Odeur d’herbes sèches!
Parfum de romarin!
Béate, la louve lèche
la lymphe amère du pin.

 

La poussière des marbres d’hier,
et le chant des gestes passées
l’étalent près des cimetières
aux yeux d’inconnus blasés.

 

Dis-moi Rome, comme elle est belle
et blanche cette jambe élancée,
dont, entre mauve et chanterelle
la ronce tire un collier de pensées!

 

Pensées de rubis perlant sur ta peau nue,
séchées par les caresses premières:
“touche-moi” des amoureux étendus
dans l’herbe blanchie par les pierres!

 

Dénudée, lascivement étendue,
depuis deux mille ans tu te donnes,
maîtresse d’amants jamais déçus,
aux maîtres jamais ne pardonnes.

 

Pupille mystérieuse des étoiles
tu accouples au chant de la fauvette
la stridulation des cigales
et embrasses par milliards les gouttelettes

 

d’un voile au tissu éphémère
dissimulant mystiquement
de Source l’envoûtant cratère
qu’arrose la flûte de Pan.

 

 

 

 

.

 

 

 

 

St Pierre de Rome par Maurice Ramart

 

.

 

Rome

A Juliette Gréco

 

 

 

Ah, que tu es belle, que j’aimais ta lumière,
toi,
la dernière chandelle d’une époque révolue !

 

Demi-siècle de rêves
auxquels nous avons cru, qui, emportés, 
boue du temps, ne reviendront plus.

 

Tout se crée, tout se perd, tout revit.
 Le songe est-il muet, 
le cristal reflète-t-il toutes les nuances de l’existence,
 où allons-nous ? La vie n’est-elle qu’une hallucination passagère,
 pouvant parfois durer, durer, atteindre le pari de l’homme centenaire,
 tricentenaire pas encore. Est-ce un rêve, une utopie ?
 L’éternité existe-t-elle ou est-elle fantasmée,
 illusion, béante fosse commune qui contient tous les rêves des hommes.

 


Je pense que toutes les fontaines finissent par se tarir.
Qu’à rien ne sert de repousser la fin du poème.
Que l’eau coule, que l’oiseau n’est pas un colibri sans rêve.
Que le duvet se perd dans les sillons.
Que la rosée brûle, que la sueur s’écoule.
Que l’Eden est la négation du chemin.
Sans doute

 

Dieu est-il celui que l’on imagine,
ou celui qui pour nous a été imaginé,
nous pauvres et misérables pécheurs ? 
Notre société est composée majoritairement de bigots et de pharisiens, 
de manipulateurs et de bourgeois 
qui ne laissent même plus le temps à l’espèce humaine de bourgeonner.
 Et si finalement, 
dans nos existences de pécheurs, 
la foi en l’amour n’était pas la seule qui vaille !

 

 

Dieu n’est pas… Dieu n’est pas, celui qu’on imagine.
Dieu n’est pas, loin de là, celui que l’on croit.
Dieu n’est pas de vengeances assassines ;
peu lui chaut que nous ayons la foi.

 

La foi en l’amour est la seule qui vaille
de valoir, vivant, d’être vainement vécue ;
de qui pour qui, c’est un simple détail,
père au cœur gros ou mère au sein nu,

 

vierge palpitante ou amoureux transi,
amis d’enfance ou vieux couple tremblant.
Dieu c’est tout cela, et s’est très bien ainsi ;
pourquoi se donner le mal de faire semblant ?

 

Et pourquoi ?

Pourquoi un paradis, 
d’ailleurs
d’anges chanteurs et saints aimants,
quand les seuls gestes créateurs
Sont les gestes des amants ?

 

Et ma foi, les gestes divins
ne sont pas de joindre les mains,
mais de les mettre là, où il faut
pour appeler des sens l’écho.

 

Et ma foi, adorer son Dieu, n’est pas lever au ciel les yeux,
mais regarder là, où il faut pour que ça nous fasse tout chaud.

 

Et ma foi, moi qui ne l’ai pas
pour ce qui est de l’au-delà,
je pense qu’il faut une religion de l’amour et de la passion.

 

Dieu n’est pas comme tu le crains
celui des lanceurs de bombes, des bigots et des pharisiens,
des bourgeois à l’allure fière.

 

Dieu est l’amour que tu me donnes.
Dieu est l’amour que j’ai pour toi.
Dieu est l’offense que l’on pardonne,
peut lui chaut qu’on ait la foi.
 

 

 

 

.

 

 

 

 

GIULIO ENRICO PISANI

12/11/1943 - 13/05/2025

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