ANNA MARIA CARULINA CELLI... Extrait
Entre l’homme et le nom de Dieu
Éviter
La collision
Nom de notre manque d'infini
Le trou en soi absolu
Et son nom comme cache-misère
Le rideau de dentelle jeté sur notre cri
Non!
Oui!
Oui ou non ?
L’idole avait un corps
L’hostie n’en a pas
Juste un bord
et un vide
Une ellipse
Une éclipse
Dieu ne se donne pas en chair
Il fuit
En toute chair en tout esprit
Il se retire dans un cercle blanc
Un disque sans saveur
Sans couleur
Sans
Dans la main : presque rien
Et pourtant,
La brûlure est là
Au lieu de l'absence
L’homme veut toucher, palper, saisir, s'assurer
Dieu se dérobe
Il fuit
L'eau de pluie s'évapore
On ne mange pas Dieu
On ne boit pas Dieu
On ne dit pas Dieu
On pousse une prière dans le vide
Et le soleil nous aveugle
Et la nuit nous engloutit
On avale un silence
Dans l'espoir qu'après il parlera
Et lorsqu'il prend la parole
L'homme entend sa propre voix
L'écho d'un dénuement échappé d'une brèche
Alors que Dieu rit
L'homme prie
Pris entre l'infiniment grand et l'infiniment petit
Feu!
A écrit le philosophe une nuit
Renversé par la comète embrasée
Entre l’idole et l’abstraction
Une fine poussière, son grain où la foi déraille
L’hostie : non pas Dieu
Mais le signe qu’il nous manque
Son nom propre
Cicatrice endurée d’une impossible
Matrice
Des lettres, un mot qui parle de ce qui se tait
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ANNA MARIA CARULINA CELLI
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