LES VIVANTS ECOUTENT SI PEU
Les vivants écoutent si peu.
Les plantes,
car l'élément aquatique y domine,
sont versées dans la conversation. La moindre brise
ébranle
l'urne de concorde tremblante,
laquelle, ainsi sensible, se déverse
en sollicitude recueillie.
Les vivants n'écoutent rien.
Mais, d'avoir accédé à la malice
d'une expérience candide,
les morts permettent que l'oreille suive
le dialogue fluvial des plantes,
les unes avec les autres et toutes avec la brise.
Mieux encore.
Lorsque, dans les nuits tièdes,
les plantes se sentent plus seules,
les morts jouent à l'imitation des eaux
en inventant des mots aux consonances liquides.
Et ce soin amoureux donné aux mots
anime l'urne de concorde végétale
jusqu'à ce que, aux heures avancées,
la nuit, les morts, les plantes
tombent dans le sommeil d'une sollicitude de lumière.
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FERNANDO ECHEVARRÍA
Traduit du portugais par Patrice Quillier
Sur
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