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EMMILA GITANA
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11 janvier 2008

ILE ENIGER....Extrait

Le paysage s'est arrêté. Une rumeur revient, toujours la même, la soif
des fontaines sur un pays sans eau. Si je bouge, je tombe. Nul rebord. Le
loup amoureux, le chaperon, le beurre et la grand-mère sont au fond du
panier, recouverts de quotidien. Je marche à l'avant du déchir. Le jour glisse
et quand j'essuie mes yeux c'est du bleu que j'arrache. Une couleuvre
change de pierrier, un oiseau se fracasse contre la vitre. Elle copiait le ciel.
Le sang ne bat plus à la tempe des doigts, la buée d'un bain chaud
n'efface pas l'escalier qui longe le néant. Des coquelicots meurent à peine
regardés.
L'amour n'était qu'une enfance qui jouait à la marchande. Derrière moi,
la mort d'une femme.

ILE ENIGER

DSC00198

;;;;;;

A JM

Encore ensommeillée, tes mots dans mon café rassurent la maison. Je m'appuie sur ta voix. Un soleil refleuri m'arrive de ton ciel. La fenêtre s'accorde aux heures de chaleur. Aux traverses de l'air, quelque phrase fredonne, ou peut-être une abeille fervente de pollens. Mon lit s'étire nu, étalé de désordre. Il ressemble au plaisir. J'entends des rires d’eau, des mouettes reviennent sur la plage du jour. Une vague s'approche. Quelque chose circule. Quelque chose qui fait cette soif à ma peau, cette faim à mon pain. Qui me refait quinze ans. Qui me fait. Et je ne parle pas. Et regarde le ciel qui porte dans ses bras le fil ombilical. Ton épaule colline la joue de l'horizon. D'espoir et de salive le paysage en route allume des promesses. Je niche mes cahiers dans tes mains de forêt. Se réveille le bois. Le chemin, je le prends. Avec lui les désirs, les audaces nommées, les gestes affamés. Je bois l'amour brûlant, ce café dans ma tasse qui dort encore un peu. Je mords dans ma tartine. Ta présence absolue est ma dernière porte.

ILE ENIGER

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