POUR SARAH, RACHIDA, LEILA
(pour une Juive, une Palestinienne, une Afghane)
Mes yeux s’allument et t’admirent
Ils veillent
Parce que les hommes ont condamné tout ce qui naît de ta chair
Parce que l’humanité à ton âme fervente s’est brûlée
Et moi qui marche parmi la foule
Embrigadé dans l’histoire
Sommé de suivre le jeu du monde
Persécuté et banni
Maudit en raison de mes origines
Méprisé à cause de ma couleur
Voici que j’élève en mon cœur, pour ton avenir,
Des feux d’actions de grâce
Que devient ton visage au milieu de ces fantômes
Que faire pour te voir dans cet anonymat
Je ne t’ai pas serré la main
Car je n’ai su lire ni tes gestes, ni ton regard,
Je suis passé assommé par le brouhaha
Ici conteste ta vie
Ailleurs a vécu sous la loi des signes
Le bruit a fait trembler mes jambes qui allaient au devant de toi
Une cloche d’enfer rythmait ma démarche
Composait un chant de fiel et de haine
Avec des mots-serpents, des mots destructeurs
Des mots, des mots, des mots que ma bouche a rejetés
Mais moi, j’invente pour toi un chant passionné
Où tu incarnes la beauté suprême de l’amour accompli
Car dans un songe tu m’avais confié ton secret
Foi dans la puissance créatrice
Foi dans le pouvoir du cœur
Foi dans le règne de l’amour
Foi dans l’avènement de la paix
.
.
JEAN METELLUS
.
.
.
Pablo Picasso