JUAN LARREA...en Français
Dans le jardin de Fray Luis
Rêve-moi rêve-moi en hâte étoile de terre
cultivée par mes paupières prends-moi par mes anses d’ombre
affole-moi d’ailes de marbre en feu étoile étoile parmi mes cendres
Pouvoir pouvoir enfin trouver dans mon vertige la statue
d’un soir de soleil les gestes à fleur d’eau
les yeux à fleur d’hiver
Toi qui, dans l’alcôve du vent, veilles
l’innocence de dépendre de la beauté fugitive
qui se trahit dans l’ardeur des feuilles tournées vers le cœur le plus
faible
Toi qui assumes la lumière et l’abîme au bord de cette chair
qui tombe à mes pieds comme un élan blessé
Toi, égarée dans des forêts d’erreur,
suppose que mon silence est habité par une sombre rose
sans
issue et sans lutte
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JUAN LARREA
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