A FEDERICO GARCIA LORCA
Les jours et les nuits avaient
la pâleur
des jours et des nuits actuels.
La lune claire de Cuba
démasquait
l'envahissante terreur.
Les phalangistes, les fascistes à Granada
marchaient enragés
goguenards
vers ta maison.
La jeune république d'Espagne
fut livrée aux flammes.
Tes cris baignés de sang
retentirent loin
croisèrent, s'associèrent
à mes cris
en une aube d'août
sans égale
en beauté et férocité.
Le temps n'effaça pas tout
le temps.
L'amour de ton rêve
ta soif de liberté
crûrent puissamment dans nos chairs
furent notre vie même.
Mais à présent... à présent... très cher Federico
presque soixante-dix ans se sont écoulés...
Le monde est encore infesté
d'insatiables égoïsmes
de guerres
de fascismes
augmente la folie
dans le cerveau humain.
Sur les routes de l'Europe
qui vacille
on réentend à nouveau
le vacarme
des tyrans
des violents
contre ce nôtre coeur
résolu déterminé
à résister
résister
à l'assassinat et à la mort.
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FERRUCCIO BRUGNARO
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