12 juillet 2009
JEAN SENAC
J'ai vécu de marges, de plaisirs inouïs, de météores.
D'un astre à un autre, d'un chardon à un chardon, d'une fable
A une fable, d'une cendre.
J'ai cru connaître
Et je suis ignorant.
Verbe, Ô Boraq ! puis-je prétendre
Au matin quotidien - la nappe,
Le bol fumant, le beurre, le pain bis,
Et la paix d'une main de femme ?
Au bivouac de la famine
Tant de noms - et quel bruit torride
Font mes poubelles précieuses !
Mes fresques fantastiques, mes égoïstes, mes données,
Entre deux draps
De la margelle au cratère.
J'ai cru rêver : je mâche Le miroir de la mort.
Et tous mes os sont faits de ces déchets d'empires !
Tes yeux, s'ils existent quelque part, qu'ils pilotent mes requins !
Il suffit que tu me nommes, Je serai nu.
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JEAN SENAC
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