PORTO LATINO, MUSIQUES DU MONDE... FESTIVAL 2009
UN FESTIVAL DES MUSIQUES DU MONDE
REMARQUABLE
A SAINT FLORENT
DU 5 / 6 / 7/ 8 AOÛT 2009
Découvrez les principaux Artistes sur ces deux Playlits; désolé pour quelques formations Cubaines excellentes dont les titres ne figurent pas dans Jiwa et dans Deezer!
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Découvrez la playlist Nouvelle playlist de Testarella2a
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LURA, ARCHIPEL DU CAP VERT
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HAVANA D' PRIMERA,
MEILLEURE FORMATION CUBAINE,
SALSA
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FEMI KUTI, NIGERIA / AFROBEAT
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AMADOU & MARIAM, MALI
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ROY PACI , FUSION
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PANTEON ROCOCO, MEXIQUE
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GORAN BREGOVIC,
MUSIQUES DES BALKANS
FUSION
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Un faible pour Lura et sa Musique enivrante
MUSIQUE, CULTURE, ART , CIVILISATION
Une Musique emplie des influences réciproques, respectives, qui voyage et qui a pris les bons tempos du temps qui passe, des créations qui s’affirment dans le respect des différences et la forte personnalité des artistes côtoyant parfois le dur cours de l’histoire des continents, du « nouveau monde », à l'aune de conflits redoutables, affligeants.
Cultures du monde, éloges frénétiques élevées contre nos forfaits passés ou contritions spontanées, qu'importe! L' inversion de la donne de l’existence devant la scène où les cartes et les jeux sont redistribués, est radicale. Une foule de vacanciers venus de tous les pays d’Europe qui fond, qui se prosterne dans l'arène estivale à cieux ouverts et qui s’éprend d’émotions aux sons lancinants, qui s'emballent et captent les pulsations tribales de ces rythmes ancestraux revisités de modernité et d’arrangements surprenants. Entre chocs de civilisation et traditions ils ont su osciller entre le fil tangent du changement et la force de l'héritage, près des racines et de la terre des anciens; difficiles audaces qui clament la profonde maturité de ces virtuoses du son et de la rythmique, ces magiciens de la voix!
Fusion, chaleur humaine, envolées artistiques et improvisations, ampleur des formations musicales, danses, rien ne manque à travers chaque concert que la nuit d’été octroie aux étoiles.
Pantomimes osées, anachronismes des temps modernes, nostalgie de nos penchants perdus, ou tout simplement inertie de la roue qui tourne, l'ambiance d'un regard devenu soudain familier, comme une fenêtre ouverte sur notre passé… qu'y a -t-il d'aussi envoûtant ? Quatre soirée de joie, de fête, le don qui l’emporte, la leçon est reçue cinq sur cinq, silencieuse et magistrale ; l’émotion transcende, elle détrônerait comme la passion les réalismes et les destins cyniques des appareils d’état qui ont imposé aux peuples les fractures de l'humanité!
Le Rythme, les percussions, les mélodies et les instruments remontent de nos âges communs, de ces ancestrales structures vestigielles par lesquelles les hommes fusionnent et se retrouvent au-delà de toutes les frontières devant la vie, à côté de nos existences craintives, méfiantes. Ce partage gestuel, mélodieux en devient presque rassurant, on se prend à rêver !
La musique rapproche, elle apaise et adoucit les mœurs, elle combine les sons d’une manière agréable à l’âme.
Des artistes, des musiciens aussi généreux que créatifs se lancent parfois dans des solos à déchaîner les foules, à vous flanquer le frisson dans une liesse de tous les instants ; la guitare électrique se fait Kora, et je revois l’Afrique, éparpillée aux quatre coins du monde oublier les galères, l’obscurité, espérer et appeler un monde meilleur par la voix de ces véritables ambassadeurs…
L’Afrique qui mène le ton des grands courants musicaux et artistiques modernes, l’Afrique qui renaît de ses cendres, extraordinaires et florissantes résurgences des siècles passés. L'Afrique aussi des grandes causes humanitaires, l'Afrique, terre de fléaux partout où le progrès tarde et peine à s'installer;
L'Afrique de tous les exodes, déchirements, arrachements à la Terre qui ne peut assumer ces fossés conjoncturels, proie de la Finance et de l'industrie mondiale...
Des heures durant, au fil des deux concerts que les organisateurs nous livrent chaque soirée, c’est le monde qui vient et plane au-dessus de la citadelle de Saint – Florent, petite station balnéaire du Cap Corse. Des artistes de renommée mondiale, des compositeurs, des détracteurs de nouvelles expressions musicales comme Femi Kuti et son étonnant Afrobeat revisité, mélange détonant de Reggae, de Bleues, de Jazz, de Musique traditionnelles, « musique de l’urgence, hurlant la folie et le chaos du Nigeria, du Darfour et plus largement le son urbain de la musique africaine d’aujourd’hui «
On le voit, au-delà de la musique, on écoute aussi, tout près de la mer, la voix du monde et ses tourments, ses joies, son irrépressible urgence, son génie créateur aux espérances immenses, souvent douloureuses…
Et puis, c’est un retour en Europe, avec la musique des Balkans, le génie d’un homme, d’un compositeur qui fait de son art le vecteur des nobles penchants de l’âme, la vitrine de l’existence, le reflet aussi d’un monde et de ses dérives. Une musique mûrit aux portes de l’histoire traversée de souffrances, des déchirures ethniques des pays dits de l’Est. Mélodies dolentes, chants d’exaltation, c’est la vie qui jaillit en cascades de notes prometteuses, attristées, de la vie contrastée et meurtrie de chaque jour.
Au fil des reprises percutantes, des tambours, des voix balkaniques, Goran Bregovic témoignent plus que jamais de la nécessaire fusion des courants et des thèmes musicaux, il s’inscrit dans les plus belles teintes de la civilisation, visitant, portant le septième art à des sommets, ralliant l’actualité, réveillant les registres culturels, le passé et l’avenir musical, le tout dans un climat affectueux de largesses, de proximités et de partages pour son public médusé.
Je garde de ces Nuits et de ces deux festivals, de la Guitare à Patrimoniu et du Porto Latino à Saint Florent, l’impérissable souvenir de la solidarité des peuples à travers le monde, solidarité chantée, scandée, jouée et dansée par ses plus beaux représentants – avec les militants et activistes des ONG, bien évidemment –
Je sais que les orientations suivies par les organisateurs ne sont ni fortuites ni hasardeuses, elles dépassent aussi les seuls goûts des publics pour aller soutenir l’expression vivante de la diversité menacée, l’urgence et les témoignages passionnés de ces artistes visionnaires et de leurs talents.
Leur pari, c’est permettre, à travers la fête, la découverte de notre monde, de réhabiliter aussi l’étonnante variété des expressions humaines menacée d’extinction, de rapprocher les théâtres où se jouent les grands actes de l’humanité afin que l’on s’y sente sûrement mieux, que l'on réagisse aussi avec le cœur.
Nous vivons une époque qui explose, qui va vite, qui s’enlise et replonge, qui dérape ; l’art, comme la musique est quelque fois ce cri d’alarme , une voix portée à la force mélodieuse des instruments et de la tradition vers une autre modernité, celle peut-être du fils de l’homme bercé d’humanités encore possibles, loin de tous les ghettos de l'intolérance.
La Musique, comme expression libre et incommensurable du sentiment humain, qui avec la danse, ne sauraient être taxées de subversion. Car si les contenus et les paroles s'égarent, passionnelles et révoltées, le son n'en est que plus percutant, expressif, profondément inscrit dans la cadence , la scansion vitale orchestrée d'en haut, de nos existences et de nos appétences léguées dans le phylum génétique, le patrimoine commun de l'humanité pour les siècles des siècles.