LOIN DE TOUS RIVAGES...Extrait
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Que sait-on de ce que l'on porte en soi ?
De L'amour, de la peur, de la haine ?
De l'enfant naissant sur les crêtes inconnues de nos plaisirs charnels
et qui traque notre mort dans ses replis secrets ?
Que sait-on de cette promesse de désempoussiérer les vieux ceps de nos vignes,
pour les brandir, flambant neufs, dans l'ombre de nos collines imaginaires comme les torchères de la vie centrale ?
S'il y a une chance pour le silence, c'est dans le fracas de l'heure chue.
Mais faudra t-il s'agenouiller devant la blancheur nue et, les yeux intimement fermés sur la nuit profonde de nos origines, prier ?
Voyageur dans l'immobile.
La chaleur dévore mon corps.
Le sel imprègne mon sang.
avec persévérance.
Héros de midi dans l'intensité de ce silence de l'homme - tragique parce
qu'historique - le soleil consume ma chair dérisoire, et désormais sans révolte.
Tous mes vœux sont pour la cendre.
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JEAN-CLAUDE IZZO
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Œuvre Odilon Redon