BOIS FLOTTES
Nos yeux s'allument,
redeviennent les yeux
de notre enfance…
Sur le rivage meurent
nos mots d'homme :
mourir comme on s'endort,
le corps échoué
comme un bois mort,
et l'eau circule,
érode et sculpte à son aise
sur nos surfaces
les harmoniques du temps
et ses escarpements,
toutes ces traces que l'on porte
avec soi,
l'encens de l'âge qu'on offre
à la lumière du soir
et qui s'échappe tout doucement
depuis le fond du regard…
Non,
ce n'est pas d'hier
ces moments
où les mots
semblent se dérober.
La vie s'offre parfois
comme un cratère béant,
une absence,
un squelette d'espérance,
et pourtant,
il reste toujours
dans nos entrailles
une révérence,
une place
pour la petite musique de l'eau vive…
Te
souviens-tu ?
Parmi les rides et les strates
et les contournements d'une vie,
du corps meurtri
jusqu'au cœur enlacé
dans les bras d'une enfance
recouvrée
après tant d'années…
Te souviens-tu
que tout au bout du silence
une aurore se lève sous l'autre ciel
qu'on ne voit pas ?
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BERNARD PERROY
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