20 juillet 2010
DITS D'UN LIVRE DU SILENCE...Extrait
Quand l’abîme brûlera ton visage,
là,
juste à l’extrême bord du roc,
- veuille la nuit
(qui les a pistés, longtemps traqués parmi la neige)
détourner les mots,
les écarter assez de toi
pour qu’aucun d’eux n’assèche ton sang,
n’ait le pouvoir de te détruire !
Seule la pure fête du vide,
la pure présence de Personne
animent, consacrent, sanctifient
les îles,
- laissent (comme dans certains champs d’ombrelles
l’odeur du miel, le soir, en montagne)
y faire irruption la sève…
L’être ne hante que le non-dire,
le non-livre,
- l’enfin de ce qui ne s’écrit pas.
Il n’y a point plus haute joie,
plus haute vie
qu’entrer nu dans la ténèbre nue / la lumière nue
qui délivre de toute parole !
Le silence
est le nom du dieu.
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JEAN-CLAUDE RENARD
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