COLETTE GIBELIN
"Le jour viendra la nuit aussi j'ai peur, tout à coup, de ce qui gronde en moi comme un
chacal en proie au mal de faim. j'ai peur de toutes mes faims de vivre, inassouvies et
prêtes à me dévorer. Je suis la proie de ma propre faim.
Je meurs de ce manque immense de l'univers: non désir, non échange, non
transparence.
Je meurs de froid dans le négatif du soleil.
Il y a pourtant, quelque part, des embrasements, des mots vibrants comme des violons,
et des sources où boire à longs traits la lumière."
...
" la pierre, comme nous, résiste, s'use, s'effrite et meurt.
Elle est notre miroir.
Elle porte nos désirs, et nos peurs aussi, d'immobilité, de densité, de pureté.
Elle nous interroge sur des valeurs fondamentales, le lourd et le léger, le dur et le liquide,
l'indifférence et le frémissement, la vie est la mort.
Ces textes tentent d'explorer quelques-unes des correspondances entre le monde
minéral et le monde humain, entre le rocher souffrant et l'homme qui cherche vainement
à bâtir des murailles contre la douleur et l'Émotion,
et qui les revendique pourtant ".
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COLETTE GIBELIN
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