L'ARBRE DE FER FLEURIT...Extrait
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Je n'ai jamais cessé de marcher
vers mes racines d'homme
sans sourciers, sans boussole
sauf ma colère puisée dans le poumon du peuple
et les clameurs inédites de l'histoire
sauf mes yeux
n'ayant rien perdu
du désastre des ruelles
et de la rareté du pain
j'avais mal à mes racines
mes yeux
scrutant le cimetière de la horde
l'itinéraire de fulgurances
je n'ai rien perdu, rien omis
des sévices de l'Autre ni des miens
rien, entends-tu
c'était l'ère des grands nomadismes
qu'attisait le soleil noir de l'Agression
J'AVAIS URGENCE DE MA FACE D'HOMME
fou
je reviens de ces rêves
et je marche
d'abord
sur la ville
afin de dresser mon réquisitoire.
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ABDELLATIF LAÂBI
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