LE POEME CONTINU...Extrait
J' embrasse le degré et l'espace. Mon désir porte le parfum de la nuit.
Je murmure tes cheveux et ton ventre, ô la plus nue
et la plus blanche des femmes. En moi coule la cire d'Espagne et le camphre,
je découvre tes mains, ta bouche s'élève jusqu'au cercle de ma pensée ardente.
Où trouver la mer? Des oiseaux ivres et purs volant sur ton sourire immense.
En chaque spasme je mourrai avec toi.
Je demande au vent : rapporte de l'espace la lumière innocente des bruyères, un silence, une mot;
rapporte de a montagne un oiseau de résine, une lune vermeille.
Ô chevaux bien-aimés avec fleur de genêt dans les yeux neufs, maison de bois du plateau,
fleuves inventés, épées, danses, superstitions, cantiques, choses merveilleuses de la nuit.
Ô mon amour en chaque spasme je mourrai avec toi.
De la nouveauté de mon coeur s'élève la vie entière,
le peuple renaît, le temps gagne l'âme.
Mon désir dévore la fleur du vin, couvre tes hanches d'une écume de crépuscules
et de cratères.
Ô corolle de lin méditée, femme que la faim ravit par la nuit équilibrée,
impondérable,
en chaque spasme je mourrai avec toi.
A la joie diurne j'ouvre les mains.
Se perd entre le nuage et l'arbuste l'odeur âcre et pure de ton abandon.
Des bêtes s'inclinent vers l'intérieur du sommeil, des roses se dressent respirant contre l'air.
Ta voix chante le jardin et l'eau, et je vais par les rues froides avec le lent désir de ton corps.
J'embrasserai en toi la vie énorme, et en chaque spasme je mourrai avec toi.
.
HERBERTO HELDER
.