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EMMILA GITANA
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15 juin 2011

D'UN POETE

“Il a ancré ses mains aux continents mobiles.
Il a tué de tous ses muscles,
Jusqu’aux craquements de ses os
Jusqu’aux éclatements de sa chair,
De toute la force d’un volcan grondant
Au creux de lui,
Les continents sont demeurés immobiles ;
Il est une île dans la mer d’ombres,
La tête au sein des étoiles,
Les pieds emmêlés aux racines de la terre,
Les yeux comme les yeux des oiseaux de soleil
Avec un regard oblique.

Qui traverse et cerne les objets,
Pèse sur leur masse secrète,
Contemple leur noyau de miel et d’or mêlés :
Et les établit avec leur volume vrai
Dans l’univers interne où il est Dieu,
Où il est celui qui voit en Dieu
Il a les bras immenses,
Scellés étrangement à ses épaules étroites,
De longs bras de faucheurs qui brassent des
Fleurs invisibles
Dans les rues brumeuses des villes.
On le voit comme une île, immobile.
Quand les marées d’hommes obscurs
Déferlent contre ses flancs…
Et maintenant, voyez-le qui s’avance ;
Sa tête émerge parmi les étoiles
Avec des cheveux de chaume qui rayonnent

Et ses larges yeux d’oiseaux de nuit
Fermés de biais,
Afin de mieux filtrer le monde endormi,
Et son nez telle la proue d’un navire.”

.

JEAN AMROUCHE

.

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Oeuvre Odilon Redon

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