9 octobre 2011
LES VENTS VENUS DU PEUPLE
Les vents venus du peuple me prennent
Les vents venus du peuple me traînent
ils ont élargi mon cœur
et dévalent dans ma gorge
Les bœufs courbent la tête
résignés, impuissants
Face aux peines :
les lions se dressent
et tout en punissant
leurs pattes hurlent.
Je ne suis pas d’un peuple de bœufs
Je suis d’un peuple étreignant les territoires des lions
les défilés montagneux des aigles
les cordillières des toros,
empli d’un orgueil haut dressé.
Que jamais ne prospèrent les bœufs
sur les plateaux nus de l’Espagne.
Qui parle de mettre un joug
sur le cou d’une telle race ?
Qui a posé des ouragans
et jamais des jougs ni des chaînes,
Ni qui arrête la foudre
du prisonnier dans sa geôle ?
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MIGUEL HERNANDEZ
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Miguel Hernandez
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