L'ARIDE DES JOURS...Extrait
...Et des mots se cherchent dans ma bouche. Désespérément. Des mots de glaise, d'ocre vif. Ils se rassemblent alors que le silence maçonne entre ciel et terre la paroi abrupte sur laquelle le temps s'écorche. Et moi : les doigts en sang qui ne savent plus écrire les noms d'hier...
J'avoue :
Je suis immobile
dans la mobilité pressante des heures.
Là,
et tout l'espace sur le dos
tout l'héritage
pesant.
Sans parole.
.... Et l'herbe et les ronces et les ruines. La vie fictive se propage et distribue ses illusions. Mirages : la mort ne remet pas à demain ses désirs. Et l'herbe et les ronces et les ruines dénomment le pays sage...
Là,
sur les lieux de mon origine
alors que le silence
s'élance à l'assaut du soleil.
Sang.
Je reviens aux glaisières.
De la terre
je n'ai à la bouche qu'un goût de défaite. Je suis las, je puis le dire. J'ai le souvenir de la terre si profodément submergée de lumière que, dans sa transparence, sa superbe m'apprivoisait.
Mais est-ce juste que de puiser ainsi au passé pour combler le silence ?
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JEAN-CLAUDE IZZO
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Oeuvre Pascale Harnish