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EMMILA GITANA
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27 juin 2012

ÎLES...Extrait

Îles !
aux escaliers de vos océans nègres qui braconnent le jade
la galène et le gypse
l’orpiment des parfums
toutes les vélissures
les amandes
les miels
caracoulant au creux de leur paume d’émail
Il se noue des pâleurs il se meurt des palombes
sous ces ventres arqués de sonnailles charnelles en lentes
chapes bleues flagellées de plumages dont on ne verrait rien
que l’écho
l’épée
que la tonsure
une luisance vierge
Il se foule des vins il s’aiguise des dagues
vives comme l’orvet qui givrent et qui meurent d’un même
accouplement
des bronzes
des aciers
des nudités femelles
des nuques en sanglots
des guimpes
des griffures
un désordre de foule alertée par l’oracle assassine les siens
dans l’effroi de l’exode
des verreries despotes
des lacets
des guipures
des races d’organdi
syncopes
des rosaces comètes lissent leurs chevelures de cendre
chamoisée qu’une écume jalouse écartèle en copeaux caparaçonnés d’or
multitude d’archanges et d’yeux au récit du miroir que d’autres beautés
neuves convoitent ardemment
des communiants exsangues brandissent l’ossement vermoulu
de leurs cierges ouvragés dans la nacre
coiffes de dentelle
cannelles damassées
des villes à cheval se fracassent entre elles après le jubilé de
leurs bouquets de dômes aux filandres lunaires
astres de cathédrales un instant balbutiés sur le déferlement
des fourrures absinthe
acropoles
fontaines
ogives
colonnades
palais grands !
sanctuaires écussonnés d’aigrettes aux mains de ces pillards
titubants qui déciment vos drapures vos dards vos fastes
esquissés
girandoles
grelots
et vos cuivres asiates
huiles
vos litanies
vos câpres
vos luzernes
temples d’une vision profanés par la horde erratique des
lames
Il se cabre des lèvres noires et des gorges ourlées de bure
dans ces lits turbulents où vous gémissez
Îles !
Îles !
oblations
coutures brèves à l’épaule des espaces meurtris dans l’uniforme
vacarme d’un pénétrant silence circulaire
apostrophes de temps
menhirs soudain du vide enveloppant l’indolence longue
des solitudes vagabondes
lettres ouvertes par grand vent que n’épellent plus les
langages
plombs
poings assénés
rameaux issus de la mouvance
… et l’aube vous connaît sables aux flancs de femme
qu’elle asperge de laits d’aromates sonores
cordelages guerriers les échancrures d’ocre
cinabre
beaux brigands
rotules convulsives
querelles
grainelures
les langues de mica
l’écriture ébréchée d’une démence rogue
supplices
corps roués
savanes de gingembre
cette musculature
cantate
les grands doigts cerclés de bagues fauves
gouttelettes du fruit sanglant sous le couteau
ganses
molles blondeurs
semoules exhumées de terres liquoreuses
… et l’aube vous connaît sables aux voix de femmes
ruades !
mercenaires clartés à forer les entrailles
plus haut trépans, plus haut !
jusqu’à la délivrance
déguenillez ces bistres larmoyants
plus haut !
rixes morsures épieux caravanes limpides chevaleries
gerçures placides chevillards
arraisonnez le cours des troupeaux toisonnés
plus haut !
dans leur retraite allumez ces viscères
merlins ensoleillés
ces carotides mornes
envahissez leurs cloîtres
géants aux jambes nues
pilons
crochetures de sel
dévalez les falaises tumultueuses
cuirasses rubicondes plus haut ! plus loin ! plus haut !
daviers blancs
purs métaux
plantez vos candélabres
le sexe droit du jour !
… et l’aube vous connaît sables à ses berceaux
paraissez ! dans le pourpre éveil de leur vaillance
Îles !
Îles !
Ô Nativités

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LOUIS CALAFERTE

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UUU

Oeuvre Paul Gauguin

 

 

 

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