RUMEUR
Captivante hypnose Fanatisme frisant l'imprécation
La rumeur est Violation de l'intime de soi Vague glauque
Que l'enfant ne sauraient à lui seul perpétrer
Encore moins simuler gravement et à perte
Comme une scène à jouer dans les arènes cyniques des grands
La rumeur ou engeance adulte prolifère
Dans les cloaques proxémiques des microcosmes saturés
Au-delà du bien vers le mal entier
Quand de l'infortune des autres sourdent rire et sarcasmes
La rumeur gronde comme au théâtre antique le Colisée
Lorsque s'évertue et s'épanche vastement la comédie humaine
En sa nature séculaire affectée et dans le plus sordide inachèvement
La rumeur témoingne des atavismes dégradants
Loin de la clarté et du noble dessein des mots
Que portent en eux celles et ceux dont la demeure
Reste le coeur et qui fondent un choeur d'amitiés
La rumeur cavale quand la cabale se rue féroce et sans nom
Et le silence devant elles s'érige comme une foi
Aux relents perfides de l'omerta dévoyée ou de l'égo
Car il n'est entre rumeur massive et mutisme
Que l'ombre assassine de la traîtrise de la vilenie
Toutes les flèches cachées des clans et les traits des factions
Enclines à détruire à nier au nom de toute les fois
L'essence même de la droiture de la loyauté
L'aura de la probité élevée en toute conscience
Que dire de la rumeur soeur de la calomnie
Psychès promptes à fausser le réel à déguiser la vérité
Aux profits de ses détracteurs de leurs affidés
Immaîtrisable et indécelable virus d'entre les bactéries
La rumeur infecte et blesse injustement l'être l'adhésion
Que l'on accuserait des pires maladies et les voir disparaître
La rumeur frappe de dos comme le poignard
L'ennemi mais aussi l'entrave qui nuisent aux fins
La rumeur quelle propension infamante quelle nuit
Quand elle souille au-delà de la sagesse de la vertu
Le ferment l'espoir de bonté de paix et de compassion
On eut tant souhaité que la rumeur comme l'augure
Annonce la bonne nouvelle éclaire un mystère
Fabule tous les contes et l'heureux dénouement de l'énigme
Regroupe autour d'un festin de la joie comme révélation
Tant d' âmes se reconnaissant dans le bonheur insigne
D'une seule parole d'Evangiles en l'instant de lumière
Qui nous auraient toutes et tous rapprochés
Bien des rumeurs ont blessé le monde brisé l'âme
De ses esprits perdus se donnant la mort à vie
Afin que plus jamais ils ne soient l'objet de la vindicte félonne
Face à l'intouchable ou le traitre qui sommeille En tout en chacun
Convenez que la rumeur colle aussi bien à la crasse
Bien plus qu'elle n'honnore l'amour et si elle s'en réclamait
Je la compterais alors parmi les nobles causes
Ces arpents que l'on ne saurait cacher ni dissimuler
Car quiconque s'éloigne de la Vérité et de la Voie
Sert la rumeur et le mensonge combat l'homme
L'éternelle image de Dieu qu'il desservirait à visage découvert
J'eus espéré ne pas affronter la rumeur la trahison du verbe
Le flot sordide des pensées noyant un océan de dons
La rumeur sous les traits des serves et des séides
Trône et amasse au service d'une existence étriquée et aveugle
Le fiel des lieutenants et des dominants
Je m'épuise la rumeur vainc j'aurais aimé en vain
Ne pas médire à ce propos contre la devise
Avoir en face de moi ce puissant roi de droit malin
Capable d'ourdir un monde sans autres horizons
Que le désarroi ces lendemains éphémères et condamnés
Car il y aura toujours entre Toi et Moi
Le spectre dégradant et tenace de la rumeur
De la rumeur même des Lettres qui divaguent
En dévoyant les plus belles prophéties
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C-G C
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Oeuvre Honoré Daumier