GABRIELLE ALTHEN
La poésie est comme l'amour. La comparaison que j'ai derrière la tête tient à ce qu'ils font tous deux comme des saumons : ils remontent les courants (Oh! la belle et vive métaphore!). Autant dire qu'ils vont à contre-courant. Quand on est privé d'amour, pas d'autre remède que de prendre l'initiative d'aimer. Quand l'expérience est morne, le poème peut la porter à la lumière par les mots par lesquels il la nomme.
A la lumière. Je n'ai pas dit à l'incandescence, alors que j'ai manifestement un goût pour elle. Non, cette fois me suffit cette petite lueur, luisante à peine, qui peut surgir des textes les plus apparemment plats, lorsqu'ils sont poèmes.
Évidemment, cette transmutation ne peut avoir lieu quand ils sont témoignages, même si ceux-ci ont une autre vertu, mais notre temps confond témoignage et littérature. Pas étonnant qu'il soit déçu!
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GABRIELLE ALTHEN
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Oeuvre Auguste Péquégnot