MOTS DE BRAISE ET DE SANG
Aux suicidés du travail
Je ne sais que dire devant la tragédie de ce temps
temps d’humanité brisée
brûlée
étripée
perdue
Je ne sais plus où donner de la tête
que condamner encore
de cette lave bouillante de crimes
de meurtres
de génocides
de viols
et de violences
Je ne sais plus quels mots dire
qui rendent audible
mon dégoût
devant l’indifférence
le silence
Quel véhicule choisir qui fasse entendre
le cri des suppliciés
des désespérés
Quelle voix prendre
qui hurle assez fort
tandis que partout on pérore
en vaines écritures insipides
sur le devant de scènes
détenues de main d’argent
Je regarde le vent qui passe sur l’aube délicate
il est chargé de sang
d’âcres fumées
de pleurs
de hontes
de désespoir
Je suis là
pauvre con chargé de mots misérables
rêvant d’un pavé en place de mon stylo
bien lancé
qui arrêterait pour de bon
l’horloge trop bien réglée de ce monde
devenu fou à lier
.
XAVIER LAINE
.
Oeuvre Tchoba