AÏDA
Ma fille d’aube lointaine
Chevelure de tant de marées douces
Dans la flamme debout sur un rire de feuilles jaunes
Rumine la nostalgie d’une tendresse étale
Pétales de mots
Festin des mots de fête et d’enfance
Je cueillerai la bonne nouvelle d’un oiseau du dimanche
Et qu’importe l’hiver aux gencives blanches
Qu’importe la griffe du temps
Intact est ton visage qui suffit à déminer mes jours
Intacte ma connivence
J’ai mis la mer entre parenthèses
Et doucement je patiente
La nuit s’en va pieds nus
Pour rêver à son aise
Un peuple de pierres précieuses dialogue à chaque pas
Quand nous donnons le bras aux rues de Paris
Et ta main selon une science inexplicable et contagieuse
A même ma main
Arrondit la couronne de l’arc-en-ciel
Et moi refusant tout exil
A portée de soleil
A portée du tam-tam du temps
A portée du retour des saisons
Je grave la clochette de ton nom
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ERNEST PEPIN
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