LE TEMPS
C’est le premier cri
Qui compte déjà les tic-tacs
A rebours de notre dernier souffle
C’est une aventure
Qui redresse nos quatre pattes
En préparant les traînées de la troisième
C’est un papillon
Qu’on poursuit dans l’innocence
De notre maturité prématurée
C’est un bourgeon
Qui gicle d’acné entre nos doigts
Sur la douleur des premières amours
C’est un défi
Qui fait pousser des pavés dans nos poings
Quand on n’est pas né pour être un Ché
C’est une camisole
Qui fait plier le commun des immortels
A l’ordre établi par peur de mourir tôt
C’est de l’argent
Que certains comptent à y mourir empaillés
Quand beaucoup meurent le compteur à zéro
C’est un rétroviseur
Où l’on défile nos regrets et nos ratés
Et qu’on voudrait antibrouillard pour le terminus
C’est de la géométrise
Qui incruste les rides de la roche
Dans les strates de leurs fronts « botoxés »
Çà se couche
Parois du cœur qui tombent à l’horizon
Sur un soleil qui oublie de se lever à l’aube
Le Temps
Ce n’est pas important
Quand on est un foutu albatros
Qui ne vole que pour dans 100.000 ans
Avec le temps, on y va
On y va tout sûrement
A l’essentiel : … Soi-même
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BAREK ABAS
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