REMORDS
Ce sont des choses infimes :
Les fenêtres qui battent au vent,
Des suspensions de phrases
Dans le souvenir d’un désir,
Les cheveux dénoués
Quand l’interrupteur rétablit la lumière.
Mais c’est cela dont tu te souviens
Quand il semble qu’il n’y ait plus rien
Alentour de toi ; et la nuit
Qui pouvait t’envelopper
Dans le linceul froid du silence ultime
Oublie que tu existes.
Alors tu déroules les images à l’intérieur de toi
Comme si tu pouvais encore vivre
Chacune d’elles. Tu ne dors pas :
Mais ce n’est que lorsque la lumière de l’aube
Te rappellera qu’il fait jour
Et que tes paupières seront lourdes comme du plomb
Que tu pleureras les heures blanches
Le goût acide du ressac
Et l’amour que tu as perdu
Dans l’hésitation d’une étreinte.
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NUNO JUDICE
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Oeuvre Csaba Markus