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EMMILA GITANA
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16 novembre 2013

LES SEPT PRENOMS DU VENT...Extrait

Tout est perdu de ce voyage d’oubli et voici les couleurs
De prusse en prune un long couloir de lune
Elles sont femmes comme les vagues qui s’enroulent
Elles donnent du son au lent dessin du monde elles éclatent
D’ambre en pourpre un doigt bagué de soufre
Mangues ouvertes telles des cuisses et odorantes
Elles donnent sel et sens et courent sur les yeux sur
Le pavé des sources sur l’horizon des corps et des arbres
De chrome en garance une mer de réglisse
Elles donnent des épices au regard qui tombe avec le soir
Et dévalent du vent jusqu’aux branches des mains quand
Elles rendent tous les visages reconnaissables ou neufs comme
Vincent inventant les étoiles les blés le soleil infaillible
De sable ou d’or tout un ciel d’héliotrope
Elles se souviennent du jour où un homme a bâti sa maison
Sur la terre les portes les fenêtres et le seuil et le toit mais
Rien ne l’habitait les murs étaient tracés mais leurs veines
Opaques il y fallait un auvent brique un autre fauve ou perle
Un bouquet indigo une poutre cerise il y fallait la joie car
D’émeraude en turquoise des oreilles chartreuse
Elles font venir l’eau écarlate dans le puits sans fond du désir
Et les joues les lèvres les dents même tout prend saveur
Quand elles envahissent la plage ses graviers nus son silence
Quand l’azur devient miel tournant safran quand les pommes
Bleuissent comme une orange dans les doigts d’orage de Paul
Quand Vincent fait éclater sa maison jaune sous un ciel Klein
De mauve en jade une jachère lasse
Et que dire de ce tilleul sous l’absinthe de cette tourterelle
La douceur opaline de son chant roucoulant sous la pluie
Lavande du soir quand elle ramasse ses ailes ardoise et vole
Vers ce cheval qui danse isabelle et foule l’herbe rouille
Avec l’air de l’attendre pour achever le long dessin du soir
De vermeil en topaze un nuage corail
Même la mer s’invente depuis le matin ces envols de cobalt
Ou d’anis quand le ciel pose ses tourments sur la pointe paon
Des vagues de midi juste avant le saphir le pétrole ou
Cette pente véronèse qui corrompt la lumière viride
De rose cassis ou cramoisie la framboise d’un sein
Le vent aussi espère les pigments qui beurrent les forêts
Où il cache ses parfums de crépuscule ses hanches lilas
Ses doigts musqués qu’il passe dans les cheveux des arbres
De cinabre en pistache des lèvres magenta
...
.


ALAIN DUAULT


.

 

 

Yasmina Alaoui & Marco Guerra - Body Art by Catherine La Rose (45)

Photographie Yasmina Alaoui, Marco Guerra

 

 

Commentaires
T
Je ne connaissais pas ALAIN DUAULT.<br /> <br /> Merci infiniment pour la découverte!<br /> <br /> Bonne fin de journée chal-heureuse!
Répondre
EMMILA GITANA
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