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EMMILA GITANA
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16 septembre 2015

ERRI DE LUCA

(…)

Ils veulent nous renvoyer, ils demandent où nous étions avant, 
quel endroit nous avons laissé derrière nous.

Je leur montre mon dos, c’est tout le derrière qu’il me reste, 
ils se fâchent, pour eux ce n’est pas une deuxième face.

Nous nous honorons la nuque, là où se précipite l’avenir 
qui n’est pas devant, mais qui arrive par derrière et nous dépasse.

Tu dois rentrer à la maison. Si j’en avais eu une, je serais resté, 
même les assassins ne veulent nous reprendre.

Remettez-nous sur le bateau, chassez-nous en hommes 
Nous ne sommes pas des paquets et toi Nord tu n’es pas digne de toi-même

Notre terre engloutie n’existe plus sous nos pieds, 
notre patrie est une barque, une coquille ouverte.

Vous pouvez repousser, mais pas ramener, 
le départ est une cendre éparse, nous sommes des aller-simple.

Choeur 
Nous sommes les innombrables, nous doublons à chaque case de l’échiquier, 
Nous pavons votre mer de squelettes pour marcher dessus.

(…)

Nous serons vos serfs, les fils que vous ne faites pas, 
nos vies seront vos livres d’aventures.

Nous portons Homère et Dante, l’aveugle et le pèlerin, 
l’odeur que vous n’avez plus, l’égalité que vous avez subordonnée.

Choeur 
D’aussi loin que nous arriveront, à des millions de pas, 
ceux qui vont à pied ne peuvent être arrêtés.

 

.

 

 

ERRI DE LUCA

 

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SOLEIL2

 

 

 

 

 

 

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