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EMMILA GITANA
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18 janvier 2016

NUIT

J’évite encore la mort en écrivant un poème

Alain Borne

.

 

Gravées dans le béton

ou sur l’écorce

les traces résistent.

 

La nuit est venue tôt

sur le ciel trop bas.

L’eau gronde

près des arbres hauts.

L’odeur des fruits

migre lentement

vers une autre saison.

On pense aux sources qui naissent

et s’éloignent

sans nous apaiser.

 

On reprend le livre usé

le dialogue avec le poète

mort

depuis des ans.

 

Son chant            ses mots

tissent une toile

parfois juste un filin

qui nous retient.

 

Sa voix sourde

cherche à nous joindre.

Ses poèmes

nous atteignent

froissés de fébrilité.

 

La nuit parfumée de bleu

et d’ombres marines

veille sur le monde vieillissant.

Plaintes d’insectes

soupirs de limon

la sève court

de l’un à l’autre,

d’un nœud à l’autre

se reposant.

 

La nuit vient pour mourir

tout comme nous.

Sur un disque irisé

nos traces gravées

disent nos racines

celles des jours

où la pluie était magicienne

et notre vie

amour illimité.

 

.

 

AGNES SCHNELL

 

.

 

A L E X A N D E R • Y A K O V L E V

Photographie Alexander Yacovlev

 

 

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