LOIN DE TOUS RIVAGES...Extrait
Pour Josiane
Là.
Des ruines se lamentent dans un langage déjà d'autrefois.
" Païs. "
Là, et les pierres, face au ciel, depuis hier, depuis toujours.
Présence, absence.
Entre le tremblement de terre et la pétrification, l'aveugle éboulis des murs se répand sur nos mémoires.
Là.
Pierres à jamais...
Colonnes brisées, vestiges...
Pierres de boue recouvertes, livrées à l'oubli, aux " fadarellos " qui peuplent désormais la campagne.
Là, et les heures accumulées.
Et le silence.
Et le silence en feu aux abords de midi.
Blanches, les heures révèlent sur les pierres la profondeur du soleil.
Mortelle blancheur, jusqu'à l'immobilité.
Que sont devenus les mots, la langue, les hommes qui donnaient force aux mots par la beauté des moissons ?
Et le silence hurlant dans le silence.
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JEAN-CLAUDE IZZO
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Oeuvre Jacques Gatti