PAROLE DU PASSANT
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Je vous invite donc à ne partir
que pour mieux rentrer en vous-mêmes.
Et même si vous ne partez pas
il est possible de retrouver votre "terre intérieure". Qui que vous soyez,
quel que soit votre peine ou votre solitude,
il y a des instants heureux pour vous :
des chemins, des ruisseaux, des quartiers de votre ville,
la mer qui invite à la sérénité,
la montagne qui dit : redresse-toi.
Laissez quelque temps la voiture au garage, marchez à pied seul, hors de vos horaires habituels.
Savez-vous qu'il y a des aubes?
Avez-vous jamais marché à l'aube le long de la mer,
dans une forêt ?
Vous êtes seul, vous pouvez revenir à l'essentiel,
vous interroger sur la vie que vous menez.
C'est le premier matin du monde.
Il y a une parole pour vous qui se parle, immémoriale...
Ne parlez à personne de votre escapade
et de la surprise heureuse qu'elle vous a réservée. Il y aurait trop de monde dehors à l'aube. »
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JEAN SULIVAN
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Photographie Janek Sedlar