SUITES MAROCAINES...Extrait
Merci Thami...
Mes chants sont ceux des Hommes libres
Nul ne les reconnaît pourtant
Ils sont lourds de sens
Qui peut les chanter ?
Solitaire, je suis entravé
Notre chant l’est aussi
La corde au cou
Ma langue est pourtant vive
Elle bruisse encore
Au milieu des sourds ; nulle fatigue
Le verre plein se doit
D’étancher toute soif
Mes chants sont ceux des Hommes libres
Personne n’en veut
Chimères ! dit-on ;
On passe et nous abandonne
On nous tend piège sur piège et on nous dit :
Plus jamais nul ne t’écoutera
Quoique tu dises
On oubliera à jamais tes chants
Nous sommes désormais ailleurs
Tes chants disparaîtront comme tu disparaîtras
Mes chants sont ceux des Hommes libres
Ils veulent encore féconder
Le temps et l’éclore
Rallumer le feu des jours
Se métamorphoser en étoiles
Scintiller dans nos cieux
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ALI SADKI AZAYKOU
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Photographie Sher Chieu