CAROLE DAWSON
Poème pour Patrig
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Je bois goutte à goutte à la pluie du silence
J'écoute les bruits qui se sont tus
J'entends les mots qui ne sont plus
Immuable cadence
Qui danse qui danse
Et je glisse au-delà du paysage
Là où la clarté repose
Amarrée à mon rivage
Au frôlement d'un murmure qui s'impose
Au coeur du silence
L'invisible frémit d'abondance
Quand tout s'est tu quand tout se tait
Plus rien n'y paraît
Suspendu est le temps
Et juste là
Germe une lueur s'inspirant
D'une parcelle d'un ciel rougissant
Juste là
De l'immensité
Naît toute l'intensité
Et la source ressurgit
Grouillante de vie
Bouillonnante de magie
Qu'on ressent à chaque pas
Qu'on voit et qu'on ne voit pas
Sur les vagues de l'infini, j'ai balbutié
Au vent de mon propre souffle...envolée
Alors peu m'importe
Que viennent maintenant les bruits
Peu m'importe
J'ai entendu le silence de tous les puits
J'ai frissonné aux portes secrètes de toutes les nuits
Je fus de connivence
Avec l'essence dans toute sa transparence
Déposée en ces lieux
J'ai marché les chemins silencieux
En pleine conscience
Que là est l'origine de toute naissance
Où chaque instant est renaissance
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