LA NUIT LA PLUS EXTRÊME
Nous flirtons dans le bout de monde, non loin des tumultes du silence profond, et nous grappillons notre part d’amour retaillée dans la pierre noire. Le jour est la géode osseuse de la nuit. Nous devenons des blancheurs alignées sur le vertige des silences. Assis sur le rebord de l’éternité, nous contemplons l’audace des heures qui meurent et qui renaissent. L’affrontement entre la nuit et le jour semble être une usure sans salive. Nous sommes toujours vaincus par la couleur des mille feuilles et nos âmes coulent profondément dans les saisons vierges où les fleurs se métamorphosent. Quoi d’autre que des fruits bien mûrs pour répandre des parfums enivrants ?
Tu as pénétré ma solitude comme une farine se dilue à l’eau. Une course liquide est debout, à nouveau. Une droite horizontale soutient la parole au-dessus des étoiles. Un trait rouge s’est enfoncé dans la marge, à la périphérie des jours dénivelés. Nos jardins en escaliers gravissent le passage bariolé des mots dans l’opaque centrifugeuse des rêves.
Dans l'ébriété des cendres entassées, une griffe insolente vient titiller la mansuétude avec la précision d’un horloger. Nous avons avalé puis ingurgité la réparation de nos fibres. La première clarté de ta beauté ne luira que dans la nuit la plus extrême. Parce que le noir possède des vertus insoupçonnées, le rêve aime y piocher les pigments aigus qui troublent la réalité.
.
.
.
.
.
BRUNO ODILE
Tous droits réservés ©
http://lacollineauxciga.canalblog.com/archives
.
.
.
.
.
Oeuvre Leszek Bujnowski