22 décembre 2023
ANNA MARIA CARULINA CELLI, POEMES ...Extrait
Il n'est
Ni ruban d'asphalte ni sentier côtier
D'où l'on peut songer la mer
Les îles et les voiliers
Peut-être est-il une impasse
.
Pas un lit douillet
Pas un hamac suspendu au vent
Berçant en son lent ressac
Les chagrins jusqu'aux rêves légers
Peut-être est-il un banc public au milieu de l'hiver
Un tesson de verre
.
Ni chien fidèle ni chat grâcieux
Dont les ronronnements accompagnent les longues soirées d'ennui
Peut-être est-il une effraie qui chasse la nuit
Les souris grisées par des larmes de rhum
One shot
Pas une lèvre
.
Pas une main
Aile de caresse le long des grèves
Où il fait bon plonger les doigts dans le sable fin
Peut-être est-il un rasoir
Qui au passage vous laisse une blessure
Une écharde, une morsure
.
Ni train rapide ni roulotte
Des gens du voyage
De ces logis roulant à travers les paysages
Peut-être est-il un tourniquet
Avec son mât de fer qui fait tourner la tête
Jusqu'à la nausée
.
Pas un mari
Pas un amant
Bras s'entrelaçant aux désirs sous les draps
Peut-être est-il un faux frère
Un enfant chassé du logis
Qui ne peut plus rentrer
.
Coucou en quête d'un foyer, d'une sœur, d'une mère
Rechignant à porter le bois
À chaque jour suffit sa peine
Ne se réchauffe pas
Ne cesse jamais de jeter le froid
Jusqu'à ce que le feu s'éteigne
.
Qui es-tu ? lui demande la voix du grillon
Je suis celui qui ne sait le prix d'une maison
Qui es-tu encore ?
Celui qui reste au bord
Qui es-tu vraiment ?
Je suis celui qui ment
.
Qui es-tu en fait ?
Celui qui arrache la peau du lait
Celui qui vole ce qu'on m'aurait donné
Qui es-tu enfin ?
Celui qui fuit en vain
Alors, elle s'approche de moi, la voix
.
Me demande : qui es tu, toi ?
Le scribe
Je suis le scribe des pas perdus
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