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EMMILA GITANA

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10 mars 2024

AVERTISSEMENT AUX LECTRICES ET LECTEURS

Nous tenions à prévenir les lecteurs de ce blog que certains " incidents " et changements de cet espace poétique et littéraire sont indépendants de notre volonté...En effet suite à la migration des milliers de blogs de " Canalblog " vers la plate-forme...
24 mai 2025

EDMOND JABES ... Extrait

 

 

" L’arbre est demeure d’oiseau et douleur de terre dont s’émeut l’espace. Ainsi, les feuilles ont des frémissements d’ailes et leurs pleurs sont de rosée."

 

 

 

 

....

 

 

 

" Que la rivière ait assez d’espace
pour irriguer nos terres
et l’hirondelle, assez de soleil
pour enivrer le toit « ,
chantait, sur la route, une petite fille.
Là, où nos chemins se croisent,
nos ailes se tutoient. "

 

 

 

 

 

 

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EDMOND JABES

 

 

 

 

 

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EDMOND JABES, HUMANISME, VIE, BEAUTE, NATURE, ARBRE, EXISTENCE

Oeuvre Abbas Moayeri

 

 

23 mai 2025

LE VERBE NU ... Extrait

 

 


" ... Parler aux hommes ? Quels hommes ? Bêtes souffrantes et égarées, effarées, affolées pour ceux qui s'en vont déjà, reculant devant la race exténuée des générations qui arrivent, devant la viande uniforme des robots qui viennent sans plaisir et sans joie et s'appliquent seulement à installer et à s'installer dans la barbarie mécanique, à se loger en le perfectionnant dans l'univers de l'automatisation. Quels hommes, et où sont-ils, ceux qui, à force de progrès et de civilisation, en sont venus à coloniser leur manière de vivre aux antipodes absolus de la sauvagerie primitive, toute vive en instinct, enfonçant leur grouillement anonyme dans cette inerte agitation qui n'est que simulacre et grimace, le rictus d'un formidable instinct de mort. Des hommes ? Non : les peuples méticuleux de la fin des temps ; les cellules enfiévrées, actives, enragées du cancer absolu. Car l'homme, en renonçant à l'expérience spirituelle pour choisir "sa" réalité, renonce aussi à la connaissance et aux saines curiosités de l'âme qui l'ont conduit, pendant des millénaires, sur les chemins du salut. Déspiritualisé, il garde son intelligence ; et nous avons le monde entier pour voir ce qu'il en fait.

 

C'est bien assez.

 


La seule langue, l'unique langage qu'on puisse désormais parler aux hommes, ce qu'il faut, ce qu'on doit et ce qu'on leur doit tant qu'on n'est pas soi-même mort à toute espérance, c'est, à tous ses niveaux et sous toutes ses formes, dans toutes ses musiques, le verbe éternel de la poésie. Ce langage qui sait que le silence a toujours été, sera toujours une voie royale de la connaissance et qui va le chercher derrière le bruit ; qui le cueille et qui le recueille pour tous ceux qui  s'en  sont exilés. Mais c'est aussi la seule langue que les hommes n'entendent pas, le langage qu'ils ne savent plus écouter. La poésie qui est le nom  discret, sinon secret , de la sagesse.

 


La vie, votre vie, cela vaut la peine d'y penser. Combien de temps pensez-vous y avoir passé depuis que vous êtes au monde ? Il ne faut pas accepter de mourir n'importe comment, à la place de n'importe qui, ou demain, tous en tas : c'est déjà  l'au-delà  des portes de l'enfer. La vie est un mystère et un devoir, une tâche, un problème, un vouloir, un effort ; mais trop de gens, hélas !  se contentent de l'avoir sans plus jamais se douter seulement qu'il faut se préoccuper d'être. Et que c'est là le seul travail."....

 

 

 

 

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ARMEL GUERNE

 

 

 

 

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ARMEL GUERNE, VIE, EXISTENCE, POESIE, MYSTERE, VERBE

Oeuvre Jean-Paul Neglot Tolguen

23 mai 2025

ANNA MARIA CARULINA CELLI ... Extrait

 

 

 


O Cœurs inanimés, avez-vous donc une âme? 

 


Silence d’école
Un cahier ouvert, des mots sur le papier et des ronds au stylo en forme de soleil 
Et entre les mots, des maisons sous une pluie de pierres 

 


Un cahier ouvert 
Un crayon brisé
Brisés, des jouets par terre 
Entre deux murs en ruines 
Dort une poupée de chair 
Un œil sur le côté   qui pend 
La poupée pleure "Maman"!

 


Calciné, son cri 
Un cri désarticulé  
Traverse le jour en feu 
Incendies jusqu'à la nuit qui se lève avec le soleil     ne se couche jamais 
L'enfant compte les étincelles 
Au lieu des moutons 

 


Les moutons arrachent leur laine 
Les hyènes haut portent leur haine 
Ils portent à l'autel l'agneau du sacrifice 
Que nulle main n'arrête 
Sacrifice du lait et du sang 
Le pain manque à la table

 


Des loups dévorent la paix, paix sur les hommes exorbités, paix sur le sein des femmes 
Où déjà se nourrissent les serpents 

 


Les enfants flottent, nuages 
Les nuages fument avec le vent 
Deux mains plaquées sur deux oreilles 
Personne n'entend le chant du vent 
Il tourne en rond 
Autour de l'hostie ensanglantée 

 


Un ballon roule 
Sur la chaussée 

 


Sans  marmots pour l'élever 
Au ciel 

 


Ils parlent comme les grands 
Avec de gros mots 
Les marmots 
Le temps s'est perdu 
Au milieu du désert 

 


Des femmes agenouillées 
Des hommes couchés sur les corps des enfants couchés 
Des chiens hagards aux abois 
Des femmes agenouillées
Des femmes agenouillées

 


Agenouillées 
Une prière entre des mains tordues 

 


Le temps s'est pendu 

 

 

 

 

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

 

 

 

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21 mai 2025

ANNA MARIA CARULINA CELLI ... Extrait

 

 

J'arpente routes et sentes sans plan, la main ouverte à l'inespéré, comme on la tend vers une comète 
Je marche à la volette, au gré d'un caillou, d'un bois flotté, d'un air qui passe, ce que la vie invente loin des horaires et des lignes tracées 
J'en ai manqué des trains 
J'ai attendu longtemps sur des quais aveuglés de soleil 
Sur un banc où le ciel implacable prononçait un déluge 
Aux fenêtres sur amour envahi de ronces  
Il m'a suffi de l'ombre mauve d'une mûre
D'un nuage au milieu d'une flaque 
D'une simple coccinelle 
Pour me savoir au rendez-vous avec la lumière, la pluie et les grains de beauté 
Là où les chemins bifurquent sans prévenir, je respire 
Je me perds — oui — mais dans le joyau du mystère, dans l’éclat indécis qui éclaire ce que je ne savais pas vouloir
Là, en ce vertige léger, je suis chez moi
Portes ouvertes et yeux fermés 
Advienne que rêvera 
Je laisse danser les pas 

 

 

 

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI 

 

 

 

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI , NATURE, DANSE, LEGERETE, EXISTENCE

 

21 mai 2025

JEAN-PIERRE BACRI ... Extrait

 

 

Qu'on le veuille ou non, entre le non-dit et le déni, le conflit israélo -palestinien est omniprésent au festival de Cannes et l'ombre de l'acteur Jean-Pierre Bacri plane au-dessus des convives et des 400 personnalités du monde du cinéma signataires d'une tribune contre le génocide en cours à Gaza .
Pourquoi n'avons-nous pas voulu  entendre sa voix pleine d’humanité , passée sous un étrange silence, comme  d'autres , il y a plusieurs années dans la plupart de nos médias . 

 

 

 

 


Quand ce monstre sacré du cinéma français,  décédé à 69 ans , le 18 janvier 2021 s’adressait à Israël, voici ce qu'il disait : 

 

 


« Je veux que le peuple palestinien ait un État. Lorsque Israël réintégrera les frontières de 1967( comme l’exige la résolution de l’ONU ), et respectera les palestiniens, comme les Juifs ont envie d’être respectés, alors je serai de nouveau « avec eux ». Ce peuple, qui depuis des millénaires, a acquis pour son malheur, une telle culture de la persécution, ce peuple juif devrait être imparable et absolument  parfait en ce qui concerne les autres. Nous ne devrions jamais mépriser, jamais humilier un autre peuple. On devrait être les premiers de la classe […] Je suis juif. Je suis juif parce que je suis né juif et que je n’y peux rien. Mais je ne le porte pas pour autant comme un drapeau. Je suis anti communautarisme, mais d’une force que vous n’imaginez  pas. Je déteste , que les institutions juives parlent en mon nom, et je déteste , lorsqu’en France, on parle à tout bout de champ, de la « communauté juive » et « du peuple juif ».  Je suis juif, c’est vrai, mais je ne suis pas le peuple juif. Je ne pense pas comme lui, je ne suis pas comme lui. Je suis d’abord moi. Et pour commencer je suis citoyen du monde. Et de la France parce que c’est mon pays , parce que c’est une langue que j’adore dans laquelle je crée et j’écris « .

 

 

 


( Jean-Pierre Bacri, extraits de son interview qu’il avait accordé au grand journal indépendant israélien le Jerusalem Post )

 

 

 

 

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JEAN-PIERRE BACRI, COEUR, HUMANITE, CULTURE, INTELLIGENCE, TALENT, ACTEUR, GAZA

Jean-Pierre Bacri

19 mai 2025

AMEL ZMERLI ... Extrait

 

 

 

Il y a des lieux boisés dans la mémoire. La circonstance heureuse est ce qui d’abord se fait en nous, sans nous. Ligament diaphane de la rencontre. Quelque chose d’organique qui sous-tend les mots qui fluent diastole/systole. Se respirent et respirent les uns par les autres, et s’ajustent dans leurs solitudes respectives. A cet instant, la terre se fait légère. Le ciel gris ne pleure plus les oiseaux de passage. La tempête est en exil aussi nue que l’oubli. Dans l’air, fleurit le rire des anges sur le flanc de la tristesse. On s’aime d’abord dans et à travers les mots qui sont des yeux, des mots qui appartiennent à une autre langue, la clandestine. Les amants sont toujours clandestins dans ce monde-ci. Ils sont affront à la face du monde. Nous frôlons l’implacable certitude d’être à côté, à côté de cette foule informe, sans chair d’éternité. Un astre s’éteint, un autre s’affranchit des doutes de la nuit. Il faut se rendre invisibles aux yeux des autres, et la terre se fera encore plus légère dans le secret gardé pris au serment du jour.

 

 

 

 

 

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AMEL ZMERLI

 

 

 

 

 

 

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AMEL ZMERLI, MEMOIRE, EXISTENCE

Oeuvre Amel Zmerli
 

18 mai 2025

SEPT DIALOGUES DE BÊTES ... EXTRAIT

 

 

Tu la crois assise là, près de nous ? Elle est assise en même temps sur la roche tiède, au revers de la combe et aussi sur la branche odorante et basse du pin argenté... Tu crois qu'elle dort ? Elle cueille en ce moment, au potager, la fraise blanche qui sent la fourmi écrasée. Elle respire sous la tonnelle de roses l'odeur orientale et comestible de mille roses vineuses, mûres en un seul jour de soleil. Ainsi immobile et les yeux clos, elle habite chaque pelouse, chaque arbre, chaque fleur, elle se penche à la fois, fantôme bleu comme l'air, à toutes les fenêtres de sa maison chevelue de vigne...
Son esprit court comme un sang subtil le long des veines de toutes les feuilles, se caresse au velours des géraniums, à la cerise vernie, et s'enroule à la couleuvre poudrée de poussière, au creux du sentier jaune...
C'est pourquoi tu la vois si sage et les yeux clos, car ses mains pendantes, qui semblent vides, possèdent et égrènent tous les instants d'or de ce beau jour lent et pur.

 

 

 

 

 

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COLETTE

 

 

 

 

 

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COLETTE, ANIMAUX, TOBY CHIEN, KIKI, DIALOGUES

 

18 mai 2025

A TOUS LES INDIGNES DE LA TERRE

 

 

A tous les indignés de la Terre
Nous sommes les indignés
Les hommes et les femmes de la transe
Les reins noués
Les mains ouvertes
Nous marchons  sur les nuages inquiets
Nous sommes les pierres blessées d’un monde égaré
Les suppliciés de la Bourse
Nos yeux sont des oranges amères
Des vendanges jamais vues
Nous conduisons nos pensées dans la brûlure du monde
Nous sommes les indignés
Les brasiers qu’on n’éteint pas
Et quand souffle le vent
La liberté enflamme nos yeux
Nous sommes les indignés
Les sans-papiers
Les tas de vie en suspens
Tous ceux que le monde a mis en sursis
Nous sommes la fumée qui dit non
Les peuples que l’on pille et les femmes que l’on viole
Le cri qui enjambe les mensonges
Nous avons élu domicile dans la rue
Car seule la rue entend
Il y a des silences que l’on vomit
Des solitudes mortes-nées
Des planètes assassinées
Et sous les paupières le rêve qui accouche
Nous sommes les indignés
Accrochés à l’orage
Enfouis sous la lumière
Nous enlaçons les oiseaux
Nous creusons des nids d’oiseaux
Des lendemains frais dans les citernes qu’on assèche
Des traces d’étincelles
Nous bâtissons
Des ponts d’herbe folle
Des palmiers soudés au ciel
Nous pétrissons un autre soleil
N’abimez pas nos prières
Même nos cendres renaissent à chaque siècle
Nous allons comme la sève
Goutte à goutte vers l’aube
Nous allons comme la mer
Vague après vague
Mais nous adorons la prière du volcan
Nous savons que la terre tourne dans l’espoir d’une justice
Nous savons que les poètes ont déjà planté tous les mots
Nous voulons d’un monde bleu
Le bleu absolu des hommes et des femmes
Nous sommes les indignés
Les horlogers de l’arc-en-ciel
Nous écrivons sur les lignes de la vie
Nous vénérons la vie et nous affirmons qu’elle est possible
Que la lumière enfante la lumière
Et voltige dans toutes les couleurs du monde
Magma du monde
Chair du monde
Nous nous souvenons de la promesse des étoiles avant de tomber
Battement du monde
Nous voilà
Nous sommes les indignés
Et campés sur la place noud attendons le cérémonial des colères
A marée basse la terre est une île
Un jardin contagieux qui tient dans la main
Les arbres peuvent y danser à volonté
Ouvrir leur parasol
Les oiseaux signer de nouveaux contrats
Les hommes y prendre pied et s’envoler debout
Le temps perd ses eaux
Va au plus sensible de l’avant-jour
Projette dans le monde des vapeurs de torrent
Paroles haussées de l’incendie nomade
Etincelle du monde
Nous ignorons les surdités de l’ombre qui rouille
Les escales où s’approvisionne la peur
La taverne où les flibustiers jouent  avec le diable
Le monde vire de bord en bord
Le monde guette une clairière d’île
Un peut-être
Une caresse matinale sur les grappes de rosée
Un œil qui aspire les cyclones
Tourbillon
Tourbillon de lucioles arrosant l’avalanche des nuits
Tourbillon solidaire
Nous sommes les indignés
Nous sommes ce que nous ajoutons au monde

 

 

 

 

 


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Ernest Pépin
Faugas/Lamentin
Le  14  Septembre 2011

 

 

 

 

 

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Oeuvre Mark Ross

18 mai 2025

MON ÂME

 

 

A l’image de ce qu’est devenu notre monde,
Regarder les autres mourir et ne rien faire,
Regarder de loin,
Voir… en faisant semblant de ne pas voir, 
La déshumanisation fait rage.
Sous les éclats des bombes tremblent les derniers vestiges d’une humanité qui n’existe pas, ou plus, qui n’a peut-être tout simplement jamais existé.
Je suis complice d’un génocide, et nous le sommes tous, et faisons nous un devoir de nous souvenir que nous n’avons rien fait, mais que les chefs du gouvernement qui peuvent paralyser tous les pays du monde par un seul ordre pour un confinement et une pandémie, n’ont pas levé le petit doigt pour sauver un peuple d’un acharnement d’une barbarie et d’une cruauté sans nom.
Soyons témoins, affirmons notre lâcheté et notre impuissance et accusons le pouvoir de laisser mourir tout un peuple, une ultime fois, l’histoire se répète.
Et ne pleurons pas un jour prochain lorsque le regard du monde se détournera de nous si notre tour vient.
Chaque être humain est livré à lui-même, à la vie comme à la mort, il n’y a ni sauveur ni justice, il y a le vide sidéral de l’indifférence et l’inhumanité à perte de vue.
Au milieu des décombres et des morts innocentes innombrables, se profile la fin d’une ère.
Je suis la voix qui s’élève au milieu du silence assourdissant de la traîtrise.
Je suis la paix des âmes qui se libèrent…
Je suis la compassion qui ne peut admettre de tels crimes contre l’humanité…

 

 

 

 

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Love 
 

MON ÂME

https://www.facebook.com/monamectoi

 

 

 

 

 

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MON ÂME, GAZA, MASSACRE, GENOCIDE, ISRA-HAINE, NETANYAHU, SUPREMACISME, SADISME, MORT

 

17 mai 2025

SOUSSOU ET MAHER CISSOKO - COME CLOSER

17 mai 2025

CARMEN PENNARUN ... Extrait

 

 

Autour, tout est feu, feu de paille et la beauté s'obstine à croître jusqu'à la floraison.
Hors des nids les couleurs s'enhardissent et s'envolent toutes, dans un sillage parfumé.
Elles n'ont pas besoin qu'on reconnaisse leurs nuances, elles sont.
Et si la timide violette s'interrogeait, faudrait-il pour autant la condamner jusqu'à en perdre la conscience de son parfum ?
J'ai fait provision de couleurs et mon antre est un igloo que le corps des mots réchauffe. Là, règne la douceur et l'harmonie quelle que soit la température des volontés extérieures hostiles.

 

 

 

 

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CARMEN PENNARUN

 

 

 

 

 

 

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Photographie Boris Pasmonkov

17 mai 2025

TUER " L'OEIL DE GAZA ": QUI ETAIT LA PHOTO-JOURNALISTE FATIMA HASSOUNA ?

 

 

 

 

 

Devant la salle de presse du Festival de Cannes 2025 .
Testament de la  photographe FatIma Hassouna :

 

 

 

 

 

 


« Quant à la mort, qui est inévitable, si je meurs, je veux une mort retentissante. Je ne veux pas être une simple brève dans un flash info, ni un chiffre parmi d’autres. Je veux une mort dont le monde entier entendra parler, une empreinte qui restera à jamais, et des images immortelles que ni le temps ni l’espace ne pourront enterrer. »

 

 

 

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FATIMA HASSOUNA, MARTYRE, PHOTOGRAPHE, JOURNALISTE , ASSASSINAT, MAI 2025

 

 

 

Par Sally Ibrahim

 

 

 

« Elle essayait d’attraper des moments de bonheur comme si Fatima se projetait dans la joie ».

 

 

Pour Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne de 25 ans, la photographie était plus qu’une profession, c’était une mission visant à refléter la réalité de l’enclave côtière déchirée par la guerre.

 

Pendant les 18 mois de la guerre génocidaire d’Israël, armée de son appareil photo, Fatima Hassouna a arpenté les ruelles de la ville de Gaza, déterminée à documenter le bilan humain de l’offensive militaire israélienne : maisons détruites, familles endeuillées et lueur d’espoir dans les yeux des enfants au milieu des décombres et des ruines.

 

 

Elle a capturé des milliers d’images qui ont fait le tour du monde, offrant une fenêtre non filtrée sur la vie et la mort à Gaza. Son objectif a montré la dévastation et la dignité, la douleur et la persévérance, la perte et les lueurs de joie qui refusent de s’éteindre.

 

« Fatima a tissé des liens émotionnels profonds avec les personnes qu’elle photographiait », a déclaré Asma Abo, la meilleure amie de Fatima, au New Arab.

 

« Elle parlait aux femmes comme si elles étaient ses mères et traitait chaque enfant comme le sien. Son empathie n’était pas de circonstance, elle était réelle », a-t-elle ajouté.

 

 

 

 

Elle s’obstinait à rêver

 

 

 

 


Ses collègues de Gaza avaient l’habitude d’appeler Hassouna « l’œil de Gaza ».

 

L’armée israélienne a définitivement fermé cet œil.

 

Une frappe aérienne israélienne a visé sa maison dans le quartier de Tuffah, à Gaza, tuant Fatima et neuf membres de sa famille. Ses parents ont survécu, mais ils sont toujours dans un état critique.

 

 

« Elle ne voulait pas être célèbre. Elle voulait simplement que les gens voient la vérité », a déclaré M. Abo, ajoutant que « Fatima pensait que chaque photo avait un but – préserver une voix, raconter une histoire ».

 

 

Mme Hassouna a étudié les multimédias au Collège universitaire des sciences appliquées de Gaza et a rapidement été reconnue pour ses récits visuels poignants, selon M. Abo.

 

 

Elle a collaboré avec de nombreux organismes locaux et internationaux, dont Untold Palestine, l’Institut Tamer pour l’éducation communautaire et la plateforme américaine Mondoweiss.

 

Son travail a été publié dans The Guardian et a fait l’objet d’expositions internationales telles que Gaza, « My Beloved » et « SAFE ».

 

« Elle n’a jamais attendu que les nouvelles viennent à elle, mais elle a couru vers elles », se souvient M. Abo. « Même sous les bombardements les plus violents, Fatima partait tôt chaque matin, appareil photo à la main, déterminée à capturer ce que les autres avaient trop peur de voir ».

 

 

Fatima Hassouna a récemment terminé un court métrage documentaire sur les femmes et les enfants de Gaza, dont la première était prévue au festival de Cannes en mai, un rêve qu’elle caressait et qui aurait constitué sa première apparition sur la scène internationale.

 

 

« Elle était si fière de ce film », se souvient Mme Abo. « Fatima m’a dit un jour : ‘Peut-être que mes photos me survivront, c’est ce qui me donne la paix’. Elle ne savait pas que ce seraient ses derniers mots au monde ».

 

 

Fatima Hassouna se préparait également à un nouveau chapitre de sa vie. Elle devait se marier en août, selon Lama Abu Asi, journaliste palestinien à Gaza.

 

« Malgré la guerre, elle a continué à rêver. Elle [Fatima] parlait avec joie de son souhait d’organiser la célébration du mariage dans un espace public ouvert, un terrain vert, où les familles et les enfants pourraient se joindre – une sorte de bonheur collectif qui défiait le siège », a fait remarquer Abu Asi à la TNA.

 

 

« Elle a essayé d’attraper des moments de bonheur comme s’il s’agissait de papillons », a ajouté M. Abu Asi. « Même lorsque le monde autour d’elle brûlait, Fatima projetait de la joie ».

 

 

 

 

 

« Une perte profonde »

 

 

 

 


Depuis le début de la guerre d’Israël, Fatima Hassouna a travaillé sans relâche malgré des tragédies personnelles, notamment la mort de sa grand-mère et de plusieurs membres de sa famille. « Il y a eu des jours où je l’ai suppliée de se reposer », a déclaré M. Abo. Mais elle m’a dit : « Si je m’arrête, leurs voix disparaîtront ».

 

 

« Lorsque la nouvelle est tombée, j’ai couru à l’hôpital. Je l’ai cherchée partout. Un voisin m’a finalement dit qu’elle avait été enterrée sans tête. C’est là que j’ai craqué », raconte Abo.

 

 

Les deux amies travaillaient sur un projet photographique commun, intitulé « The Story Remains » (L’histoire demeure), qui visait à préserver la mémoire culturelle palestinienne par l’image.

 

« Nous rêvions de l’exposer à l’étranger », a ajouté M. Abo. « Aujourd’hui, je ne sais pas si je peux continuer. J’ai l’impression que tout s’est arrêté avec elle ».

 

 

Abo et Abu Asi étaient tous deux convaincus que Fatima Hassouna n’était pas seulement une photographe. Elle était un témoin, une conteuse et un symbole de résistance, car son travail montrait au monde ce que signifie être un être humain en état de siège.

 

 

L’assassinat de Mme Hassouna s’est produit au milieu d’une nouvelle vague d’attaques israéliennes contre des quartiers résidentiels de la ville de Gaza.

 

 

Alors que l’armée israélienne affirme viser les infrastructures des militants, les organisations de défense des droits de l’homme ont à maintes reprises fait état de nombreuses victimes civiles, y compris des familles entières ensevelies sous leurs propres maisons.

 

 

« Le cas de Fatima illustre les risques mortels auxquels les journalistes de Gaza sont confrontés chaque jour », a déclaré le bureau des médias du gouvernement de Gaza dans un communiqué de presse, ajoutant que « les professionnels des médias doivent être protégés et non pris pour cible ».

 

 

Depuis le début de la guerre génocidaire israélienne, le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a tué environ 212 journalistes palestiniens, dont plusieurs ont été directement attaqués par des frappes aériennes israéliennes, selon le Centre pour la protection des journalistes palestiniens.

 

 

« La mort de Fatima est une perte profonde pour la communauté des médias de Gaza. Elle consacrait son travail à saisir la dimension humaine de la guerre. Son assassinat constitue une violation flagrante des lois internationales protégeant les journalistes », a déclaré le centre dans un communiqué.

 

 

Le centre a cité la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui souligne l’obligation de protéger les professionnels des médias pendant les conflits armés.

 

 

« À Gaza, ces protections sont régulièrement ignorées », a déclaré le centre, appelant à des enquêtes internationales sur le ciblage des professionnels des médias.

 

« Chaque nom figurant sur notre liste de journalistes représente une voix réduite au silence. Le nom de Fatima Hassouna ne sera pas oublié, ni par Gaza, ni par le monde », a ajouté le centre

 

 

FATIMA HASSOUNA, MARTYRE, PHOTOGRAPHE, JOURNALISTE , ASSASSINAT, MAI 2025

 

Fatima Hassouna

 

 

 

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Secourir des tortues de mer
Tuer des animaux humains 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre
 

Être un ange de blanc vêtu 
Avec une moitié de conscience 
Faire cas du mouvement des libertés 
Faire fi des mouvements de libération 
Aux morts prodiguer son affection 
Selon leur nationalité 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre

 
Comment être civilisé 
Satisfaire à tous les critères 
Avoir un langage mesuré 
Se plaire à embrasser les arbres 
Appeler son concierge « gardien » 
Aux côtés d’une armée qui abat des écoles 
Se voir éclaboussé de sang 
Et dire que tout le monde est victime

 
Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre

 
Comment puis-je croire en ce monde 
Qui vous parle d’humanité 
Quand une mère pleure son enfant mort de faim 
Ou sous les bombes 
Un monde qui renvoie dos à dos 
La victime et le bourreau 
En tout honneur, intégrité 
Et en toute neutralité 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre


Comment pourrais-je dormir en paix 
Comment me boucher les oreilles 
Lorsqu’une famille entière 
Est enterrée dans sa maison 
Et qu’on empêche les secours 
Comme si la terre qui les revêt 
Ne venait pas de la planète terre 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre 


Habiter une vaste prison 
Aux cellules de feu et de cendres 
Et pouvoir surgir des décombres 
En s’arrachant à ses blessures 
Pour rendre gorge à l’assaillant 
Pour dire à ce monde hypocrite 
C’est là votre loi de la jungle 
Trouver la voie de la liberté 
Savoir pulvériser un char 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre 


Qu’importe que le monde se taise 
Tu mourras libre et sans te rendre 
Pour que des générations à venir 
Apprennent à défendre une cause 
À quoi bon adjurer le monde 
Pour qu’il dénonce et qu’il condamne 
Il peut condamner à sa guise 
Mais pour arrêter le carnage 
Réduire la poudre et le fracas 
Ramener la lumière du matin 
Condamner ne suffira pas 


Car ça c’est une chose 
Et là c’est un combat 

 

 

 

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CAIROKEE

https://www.facebook.com/Cairokee

15 mai 2025

GIULIO ENRICO PISANI ...HOMMAGE

 

 

 

Paix sur toi, mon Ami, tu as rejoins ta douce Claudine ...

 

 

 

 

" Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse ! "

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

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Giulio-Enrico Pisani, né le 12 novembre 1943 à Rome, est un écrivain luxembourgeois d'origine italienne.
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Giulio-Enrico_Pisani

 

 

 

 

 

 

GIULIO ENRICO PISANI, HOMMAGE, TALENT, POETE, ECRIVAIN, THEATRE, ITALIE, LUXEMBOURG

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

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LA ROSE

 

 

 

Pourtant tu vécus plus que n‘osent vivre les roses.
J‘eus dû m‘en douter, mais on se veut toujours autre,
oubliant dans l‘amour ce que le sage n‘ose :
le placer hors du temps, en ce qu‘il est le nôtre.

 

Mais quelque fût l‘ampleur de l‘égotique folie,
réclamant du calice l‘exclusive possession,
sans tâcher de savoir combien tu aurais de vie
tu continues à m‘aimer en quête d‘un pardon,

 

que seule tu peux vouloir nous avoir accordé,
que tu m‘auras offert, m‘accompagnant encore
au travers d‘océans, monts et sombres vallées,
que j‘aurai pu franchir grâce à toi sans efforts.

 

Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse !

 

 

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Giulio et Claudine

 

 

 

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AROME DE ROME
(n’est pas une traduction d’Aroma di Roma)

 

 

 

Odeur d’herbes sèches!
Parfum de romarin!
Béate, la louve lèche
la lymphe amère du pin.

 

La poussière des marbres d’hier,
et le chant des gestes passées
l’étalent près des cimetières
aux yeux d’inconnus blasés.

 

Dis-moi Rome, comme elle est belle
et blanche cette jambe élancée,
dont, entre mauve et chanterelle
la ronce tire un collier de pensées!

 

Pensées de rubis perlant sur ta peau nue,
séchées par les caresses premières:
“touche-moi” des amoureux étendus
dans l’herbe blanchie par les pierres!

 

Dénudée, lascivement étendue,
depuis deux mille ans tu te donnes,
maîtresse d’amants jamais déçus,
aux maîtres jamais ne pardonnes.

 

Pupille mystérieuse des étoiles
tu accouples au chant de la fauvette
la stridulation des cigales
et embrasses par milliards les gouttelettes

 

d’un voile au tissu éphémère
dissimulant mystiquement
de Source l’envoûtant cratère
qu’arrose la flûte de Pan.

 

 

 

 

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St Pierre de Rome par Maurice Ramart

 

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Rome

A Juliette Gréco

 

 

 

Ah, que tu es belle, que j’aimais ta lumière,
toi,
la dernière chandelle d’une époque révolue !

 

Demi-siècle de rêves
auxquels nous avons cru, qui, emportés, 
boue du temps, ne reviendront plus.

 

Tout se crée, tout se perd, tout revit.
 Le songe est-il muet, 
le cristal reflète-t-il toutes les nuances de l’existence,
 où allons-nous ? La vie n’est-elle qu’une hallucination passagère,
 pouvant parfois durer, durer, atteindre le pari de l’homme centenaire,
 tricentenaire pas encore. Est-ce un rêve, une utopie ?
 L’éternité existe-t-elle ou est-elle fantasmée,
 illusion, béante fosse commune qui contient tous les rêves des hommes.

 


Je pense que toutes les fontaines finissent par se tarir.
Qu’à rien ne sert de repousser la fin du poème.
Que l’eau coule, que l’oiseau n’est pas un colibri sans rêve.
Que le duvet se perd dans les sillons.
Que la rosée brûle, que la sueur s’écoule.
Que l’Eden est la négation du chemin.
Sans doute

 

Dieu est-il celui que l’on imagine,
ou celui qui pour nous a été imaginé,
nous pauvres et misérables pécheurs ? 
Notre société est composée majoritairement de bigots et de pharisiens, 
de manipulateurs et de bourgeois 
qui ne laissent même plus le temps à l’espèce humaine de bourgeonner.
 Et si finalement, 
dans nos existences de pécheurs, 
la foi en l’amour n’était pas la seule qui vaille !

 

 

Dieu n’est pas… Dieu n’est pas, celui qu’on imagine.
Dieu n’est pas, loin de là, celui que l’on croit.
Dieu n’est pas de vengeances assassines ;
peu lui chaut que nous ayons la foi.

 

La foi en l’amour est la seule qui vaille
de valoir, vivant, d’être vainement vécue ;
de qui pour qui, c’est un simple détail,
père au cœur gros ou mère au sein nu,

 

vierge palpitante ou amoureux transi,
amis d’enfance ou vieux couple tremblant.
Dieu c’est tout cela, et s’est très bien ainsi ;
pourquoi se donner le mal de faire semblant ?

 

Et pourquoi ?

Pourquoi un paradis, 
d’ailleurs
d’anges chanteurs et saints aimants,
quand les seuls gestes créateurs
Sont les gestes des amants ?

 

Et ma foi, les gestes divins
ne sont pas de joindre les mains,
mais de les mettre là, où il faut
pour appeler des sens l’écho.

 

Et ma foi, adorer son Dieu, n’est pas lever au ciel les yeux,
mais regarder là, où il faut pour que ça nous fasse tout chaud.

 

Et ma foi, moi qui ne l’ai pas
pour ce qui est de l’au-delà,
je pense qu’il faut une religion de l’amour et de la passion.

 

Dieu n’est pas comme tu le crains
celui des lanceurs de bombes, des bigots et des pharisiens,
des bourgeois à l’allure fière.

 

Dieu est l’amour que tu me donnes.
Dieu est l’amour que j’ai pour toi.
Dieu est l’offense que l’on pardonne,
peut lui chaut qu’on ait la foi.
 

 

 

 

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GIULIO ENRICO PISANI

12/11/1943 - 13/05/2025

13 mai 2025

ZIAD MEDOUKH... Extrait

 

 

Je résiste sur les montagnes hautes de Naplouse
Je résiste dans la mer encerclée de Gaza
Je résiste au pied de collines occupées de Ramallah
Je résiste sur la terre sacrée de Jérusalem
Je résiste sur la terre sainte de Bethlehem
Je résiste en Palestine et pour la Palestine.

 


Aux côtés des oliviers menacés de Jenin, je résiste !
Sur ma terre confisquée à Hébron, je résiste !
Près des rares orangeraies de Java, je résiste !
Prés des dattiers mûrs de Jéricho, je résiste !
Contre les colons illégaux, je résiste !
Contre les soldats agresseurs, je résiste !

 


Contre l’impunité des oppresseurs, je résiste !
Contre la terrible violence des occupants, je résiste !
Face à un usurpateur arrogant, je résiste !
Malgré le silence assourdissant
Et malgré l’hypocrisie latente, je résiste !
En dépit de l’injustice, je résiste !

 


Je résiste pour la paix et je résiste en paix !
Par ma lutte pacifique, je résiste !
Par ma présence riche en humanité, je résiste !
Par une poésie engagée qui creuse son sillon, je résiste !
Avec la force de mon droit, je résiste !
Avec ma plume et mes vers, je résiste !

 


Avec mon existence sur ma terre, je résiste !
Avec ma persévérance et ma foi, je résiste !
Avec ma glaise d’amour et de tolérance, je résiste !
Avec l’arme indestructible de mon espoir, je résiste !
Pour une graine d’espérance, je résiste !
Pour une nuit magique, toujours lumineuse, je résiste !

 


Pour le courage de la mère d’un martyr qui sait pardonner, je résiste !
Pour le retour d’un réfugié, je résiste !
Pour une cause juste et noble, je résiste !
Pour créer de nouveaux horizons d’espérance, je résiste !
Pour que nos arbres grandissent où vivent leurs racines, je résiste !
Pour en finir avec le nuage de l’horreur qui planait sur la Palestine, je résiste !

 


Puisque ma patience est un génie, je résiste !
Puisque je suis soutenu par la bravoure des solidaires, je résiste !
Puisque mon sourire est plus puissant que leurs armes, je résiste !
Puisque les épées de la victoire brillent dans mes yeux, je résiste !
Puisque je suis attaché à la vie, je résiste !
Pour arrêter la machine infernale de cette occupation
Qui continue de fustiger inlassablement, je résiste !

 


Pour allumer sans éclipse la lumière de notre avenir, je résiste !
Pour guérir les blessures et la douleur des années noires, je résiste !
Pour rendre leur sourire à nos enfants traumatisés, je résiste !
Pour effacer le désespoir de nos jeunes enfermés, je résiste !
Pour arrêter le génocide et les crimes arbitraires contre mon peuple, je résiste !
Pour la reconnaissance de nos droits légitimes, je résiste !

 


Pour que mon cri légitime contre l’injustice soit entendu, je résiste !
Pour un monde plus humain et plus humaniste, je résiste !
Dans la dignité, je résiste !
Loin de la haine, je résiste !
Pour l’humanité, je résiste !

 


Pour la vie et la paix, je résiste !

 

 

 

 

 

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ZIAD MEDOUKH

 

 

 

 

 

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ZIAD MEDOUKH, PALESTINE, GENOCIDE, RESISTANCE, TERRE, JEUNESSE, MEMOIRE

 

13 mai 2025

ANTON TCHEKHOV.... Extrait

L’un des passages les plus poignants de la littérature russe,
Anton Tchekhov écrit dans l’un de ses récits :

 

 

 

 

 


 " À l’arrêt d’autobus, un vieil homme et une jeune femme enceinte attendaient ensemble.
L’homme ne cessait de fixer le ventre rond de la femme, intrigué. Puis il osa lui demander doucement :
— Vous êtes à combien de mois ?
La jeune femme semblait ailleurs, perdue dans ses pensées. L’inquiétude se lisait sur ses traits fatigués. D’abord, elle ne répondit pas. Puis, après quelques secondes de silence, elle murmura :
— J’en suis à la vingt-troisième semaine...
— C’est votre premier enfant ? demanda-t-il.
— Oui, répondit-elle d’une voix à peine audible.
— Il ne faut pas avoir peur, ajouta le vieil homme. Tout ira bien, vous verrez.
Elle posa la main sur son ventre, regarda droit devant elle, les yeux brillants, luttant contre ses larmes.
— J’espère… répondit-elle.
Le vieil homme reprit :
— Il arrive parfois que l’on se laisse submerger par des inquiétudes qui, au fond, ne le méritent pas…
— Peut-être…, souffla-t-elle tristement.
Il la regarda avec plus d’attention, plus de compassion.
— Vous semblez traverser une période difficile. Votre mari… n’est-il pas avec vous ?
— Il m’a quittée, il y a quatre mois.
— Pourquoi ?!
— C’est compliqué…
— Et vos proches ? Votre famille, des amis ? Personne pour vous entourer ?
Elle inspira profondément.
— Je vis seule avec mon père… Il est malade.
Un long silence. Puis le vieil homme demanda :
— Est-il toujours ce pilier que vous aviez connu dans votre enfance ?
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme.
— Oui… Même ainsi.
— Même dans son état ? Que lui arrive-t-il ?
— Il ne se souvient plus de qui je suis…
Elle prononça ces mots au moment même où arrivait l’autobus.
Elle se leva, fit quelques pas… Puis, se ravisa, revint vers le vieil homme, lui prit doucement la main, et dit avec tendresse :
 Allons-y, papa. "

 

 

 

 

 


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ANTON TCHEKHOV

 

 

 

 

 

 

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ANTON TCHEKHOV, ALZHEIMER, MEMOIRE, DEMENCE, SENTIMENT,SOUFFRANCE, RUSSIE

 

8 mai 2025

BRUNO RUIZ... Extrait

 

 

Il faudrait ne se souvenir 
que des belles choses. 
Dire qu’elles existent encore 
dans un coin de mémoire. 
Se rassurer dans les ruines, 
le long des charniers 
les champs de bataille. 

 


Car la peine et la colère 
ne suffisent pas à l’homme. 
Ni l’indignation ni la haine. 
Il existe une force souveraine 
qui se fonde sur la foi 
en la beauté du monde 
et des hommes. 
Une foi qui n’a besoin 
ni de dieu ni de religion. 
C’est la ferveur d’une survie. 
Un désir permanent 
de reconstruire. 

 


L’amour est une arme.
Mais il ne faut pas le dire trop fort.
Ça fait ricaner les imbéciles
qui fabriquent les armes
et les abrutis qui les écoutent
avant de s'en servir.

 

 

 

 

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BRUNO RUIZ

 

 

 

 

 

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BRUNO RUIZ, VENDEURS D'ARMES, GOUVERNEMENTS, CONFLITS,MORTS, GENOCIDE, AMOUR, RETENUE, MEMOIRE

Oeuvre Bansky

8 mai 2025

ANNE MARGUERITE MILLELIRI ... Extrait

 

 

Ce ciel bleu lavande 
d'une terre naufragée,
et la mer désunie --
taciturne, sauvage, son visage --
déchiré du sel d'amertume.
Quelque chose convoque à la table désertée --
quelque chose requiert
au chevet des ombres.

 

 

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

 

 

 

 

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Photographie C. ORTOLI
 

8 mai 2025

DEUIL ET MEMOIRE... LE SILENCE

 

 

 


Quel messie ressuscitera les milliers d'enfants de la Palestine déchiquetée? Qui nous rendra la joie de vivre au milieu des charniers? La guerre c'est l'enfer sur la terre sous un ciel impassible, impassible comme le coeur des êtres humains qui laissent se produire de telles horreurs, et continuent à vaquer à leurs petites affaires coutumières comme si ... comme si il n'y avait rien à faire, comme si les rois et les présidents, leurs ministres et conseillers, les prêtres décidaient entièrement de leur destinée, du bien collectif à partager. L'immense poète afghan assassiné Sayd Bahodine Majrouh (1928-1988), qui savait de quoi il parlait, n'a-t-il pas écrit dans son chef d'œuvre “Ego-Monstre” (ou Le voyageur de minuit) “Celui qui pousse les hommes à aimer la mort ne saurait prendre goût aux nourritures terrestres, aux fruits de la beauté vive. Celui qui invite à l'écoute outre-tombe, lui-même jamais n'ouvrira son cœur à la force qui danse, à la joie qui jaillit, à l'amour qui s'élève en chant.”

 

 

 

 

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Deuil et mémoire
Le silence souvenez-vous
il suinte comme la peur
sur les visages verts ou gris
la parole s'éteint étouffée
sous les cendres accumulée

 


Des chambres à gaz à Gaza
l'Histoire s'enlise dans l'oubli
des générations exterminées
et le sang sèche plus vite
dans la mémoire des peuples trop bien nourris
que la rosée d'un matin de printemps

 


Le silence souvenez-vous
de ces roses innocentes
les barricades sont tombées
les révoltes écrasées
Des prières pour laver les morts
des chansons de charognards
pour exorciser la sainte horreur
des cœurs flétris dans la poussière
des corps jetés dans le feu des bûchers
et des prêtres maudits des politiciens pourris
partout s'entend la bonne parole des lâches
dont des poètes tissent les fils subtils
jusqu'à ce que silence s'impose
dans l'âme des nations qui flotte
comme guenilles sanglantes au vent
les jours de fêtes où sont commémorés
toutes les défaites héroïques de l'humanité

 

 

Le silence souvenez-vous
souvenez vous du silence atroce
qui berce la conscience des épouvantails
le cri lugubre du corbeau dit-on
est le chant de la fin avant que la paix
ne s'égaille avec le doux vent du printemps
rose de cendre rose de sang rose de chairs brûlées
rose des deuils jamais assouvis rose d'oubli
belles épopées oniriques dans les livres d'Histoire
et tous ces écoliers qui font l'école buissonnière
s'enchantent d'un moindre chant d'oiseau
d'une fleur sauvage des cerises du mois de mai
si au moins au lieu de les punir d'avoir déserté
ils pouvaient récolter les honneurs dus aux vaincus

 


Souvenez-vous du silence
des épouvantails de bois et de chiffon
souvenez-vous du bûcher de Gaza
derrière les miroirs sans tain du monde
dans lesquels des monstres se contemplent
des abrutis des assassins lubriques des fous à lier

 


Le silence souvenez-vous …

 

 

 

 

 

 

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ANDRE CHENET

 Buenos Aires, Mai 2025

 

 

 

 

 

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ANDRE CHENET , PALESTINE, GENOCIDE, MASSACRES, iISRA-HAINE, ISRAËL, SOCIETE, SILENCE, COMPLICITE,  EUROPE

 

Gaza Avril 2025

6 mai 2025

LA SOMBRE REALITE DE GAZA QUI MARQUERA L'HISTOIRE A JAMAIS

GAZA,GENOCIDE, MASSACRES, PALESTINIENS

EMMILA GITANA
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