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EMMILA GITANA

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10 mars 2024

AVERTISSEMENT AUX LECTRICES ET LECTEURS

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17 mai 2025

TUER " L'OEIL DE GAZA ": QUI ETAIT LA PHOTO-JOURNALISTE FATIMA HASSOUNA ?

 

 

 

 

 

Devant la salle de presse du Festival de Cannes 2025 .
Testament de la  photographe FatIma Hassouna :

 

 

 

 

 

 


« Quant à la mort, qui est inévitable, si je meurs, je veux une mort retentissante. Je ne veux pas être une simple brève dans un flash info, ni un chiffre parmi d’autres. Je veux une mort dont le monde entier entendra parler, une empreinte qui restera à jamais, et des images immortelles que ni le temps ni l’espace ne pourront enterrer. »

 

 

 

.

 

 

FATIMA HASSOUNA, MARTYRE, PHOTOGRAPHE, JOURNALISTE , ASSASSINAT, MAI 2025

 

 

 

Par Sally Ibrahim

 

 

 

« Elle essayait d’attraper des moments de bonheur comme si Fatima se projetait dans la joie ».

 

 

Pour Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne de 25 ans, la photographie était plus qu’une profession, c’était une mission visant à refléter la réalité de l’enclave côtière déchirée par la guerre.

 

Pendant les 18 mois de la guerre génocidaire d’Israël, armée de son appareil photo, Fatima Hassouna a arpenté les ruelles de la ville de Gaza, déterminée à documenter le bilan humain de l’offensive militaire israélienne : maisons détruites, familles endeuillées et lueur d’espoir dans les yeux des enfants au milieu des décombres et des ruines.

 

 

Elle a capturé des milliers d’images qui ont fait le tour du monde, offrant une fenêtre non filtrée sur la vie et la mort à Gaza. Son objectif a montré la dévastation et la dignité, la douleur et la persévérance, la perte et les lueurs de joie qui refusent de s’éteindre.

 

« Fatima a tissé des liens émotionnels profonds avec les personnes qu’elle photographiait », a déclaré Asma Abo, la meilleure amie de Fatima, au New Arab.

 

« Elle parlait aux femmes comme si elles étaient ses mères et traitait chaque enfant comme le sien. Son empathie n’était pas de circonstance, elle était réelle », a-t-elle ajouté.

 

 

 

 

Elle s’obstinait à rêver

 

 

 

 


Ses collègues de Gaza avaient l’habitude d’appeler Hassouna « l’œil de Gaza ».

 

L’armée israélienne a définitivement fermé cet œil.

 

Une frappe aérienne israélienne a visé sa maison dans le quartier de Tuffah, à Gaza, tuant Fatima et neuf membres de sa famille. Ses parents ont survécu, mais ils sont toujours dans un état critique.

 

 

« Elle ne voulait pas être célèbre. Elle voulait simplement que les gens voient la vérité », a déclaré M. Abo, ajoutant que « Fatima pensait que chaque photo avait un but – préserver une voix, raconter une histoire ».

 

 

Mme Hassouna a étudié les multimédias au Collège universitaire des sciences appliquées de Gaza et a rapidement été reconnue pour ses récits visuels poignants, selon M. Abo.

 

 

Elle a collaboré avec de nombreux organismes locaux et internationaux, dont Untold Palestine, l’Institut Tamer pour l’éducation communautaire et la plateforme américaine Mondoweiss.

 

Son travail a été publié dans The Guardian et a fait l’objet d’expositions internationales telles que Gaza, « My Beloved » et « SAFE ».

 

« Elle n’a jamais attendu que les nouvelles viennent à elle, mais elle a couru vers elles », se souvient M. Abo. « Même sous les bombardements les plus violents, Fatima partait tôt chaque matin, appareil photo à la main, déterminée à capturer ce que les autres avaient trop peur de voir ».

 

 

Fatima Hassouna a récemment terminé un court métrage documentaire sur les femmes et les enfants de Gaza, dont la première était prévue au festival de Cannes en mai, un rêve qu’elle caressait et qui aurait constitué sa première apparition sur la scène internationale.

 

 

« Elle était si fière de ce film », se souvient Mme Abo. « Fatima m’a dit un jour : ‘Peut-être que mes photos me survivront, c’est ce qui me donne la paix’. Elle ne savait pas que ce seraient ses derniers mots au monde ».

 

 

Fatima Hassouna se préparait également à un nouveau chapitre de sa vie. Elle devait se marier en août, selon Lama Abu Asi, journaliste palestinien à Gaza.

 

« Malgré la guerre, elle a continué à rêver. Elle [Fatima] parlait avec joie de son souhait d’organiser la célébration du mariage dans un espace public ouvert, un terrain vert, où les familles et les enfants pourraient se joindre – une sorte de bonheur collectif qui défiait le siège », a fait remarquer Abu Asi à la TNA.

 

 

« Elle a essayé d’attraper des moments de bonheur comme s’il s’agissait de papillons », a ajouté M. Abu Asi. « Même lorsque le monde autour d’elle brûlait, Fatima projetait de la joie ».

 

 

 

 

 

« Une perte profonde »

 

 

 

 


Depuis le début de la guerre d’Israël, Fatima Hassouna a travaillé sans relâche malgré des tragédies personnelles, notamment la mort de sa grand-mère et de plusieurs membres de sa famille. « Il y a eu des jours où je l’ai suppliée de se reposer », a déclaré M. Abo. Mais elle m’a dit : « Si je m’arrête, leurs voix disparaîtront ».

 

 

« Lorsque la nouvelle est tombée, j’ai couru à l’hôpital. Je l’ai cherchée partout. Un voisin m’a finalement dit qu’elle avait été enterrée sans tête. C’est là que j’ai craqué », raconte Abo.

 

 

Les deux amies travaillaient sur un projet photographique commun, intitulé « The Story Remains » (L’histoire demeure), qui visait à préserver la mémoire culturelle palestinienne par l’image.

 

« Nous rêvions de l’exposer à l’étranger », a ajouté M. Abo. « Aujourd’hui, je ne sais pas si je peux continuer. J’ai l’impression que tout s’est arrêté avec elle ».

 

 

Abo et Abu Asi étaient tous deux convaincus que Fatima Hassouna n’était pas seulement une photographe. Elle était un témoin, une conteuse et un symbole de résistance, car son travail montrait au monde ce que signifie être un être humain en état de siège.

 

 

L’assassinat de Mme Hassouna s’est produit au milieu d’une nouvelle vague d’attaques israéliennes contre des quartiers résidentiels de la ville de Gaza.

 

 

Alors que l’armée israélienne affirme viser les infrastructures des militants, les organisations de défense des droits de l’homme ont à maintes reprises fait état de nombreuses victimes civiles, y compris des familles entières ensevelies sous leurs propres maisons.

 

 

« Le cas de Fatima illustre les risques mortels auxquels les journalistes de Gaza sont confrontés chaque jour », a déclaré le bureau des médias du gouvernement de Gaza dans un communiqué de presse, ajoutant que « les professionnels des médias doivent être protégés et non pris pour cible ».

 

 

Depuis le début de la guerre génocidaire israélienne, le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a tué environ 212 journalistes palestiniens, dont plusieurs ont été directement attaqués par des frappes aériennes israéliennes, selon le Centre pour la protection des journalistes palestiniens.

 

 

« La mort de Fatima est une perte profonde pour la communauté des médias de Gaza. Elle consacrait son travail à saisir la dimension humaine de la guerre. Son assassinat constitue une violation flagrante des lois internationales protégeant les journalistes », a déclaré le centre dans un communiqué.

 

 

Le centre a cité la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui souligne l’obligation de protéger les professionnels des médias pendant les conflits armés.

 

 

« À Gaza, ces protections sont régulièrement ignorées », a déclaré le centre, appelant à des enquêtes internationales sur le ciblage des professionnels des médias.

 

« Chaque nom figurant sur notre liste de journalistes représente une voix réduite au silence. Le nom de Fatima Hassouna ne sera pas oublié, ni par Gaza, ni par le monde », a ajouté le centre

 

 

FATIMA HASSOUNA, MARTYRE, PHOTOGRAPHE, JOURNALISTE , ASSASSINAT, MAI 2025

 

Fatima Hassouna

 

 

 

.

 

 

 

 

 

Secourir des tortues de mer
Tuer des animaux humains 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre
 

Être un ange de blanc vêtu 
Avec une moitié de conscience 
Faire cas du mouvement des libertés 
Faire fi des mouvements de libération 
Aux morts prodiguer son affection 
Selon leur nationalité 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre

 
Comment être civilisé 
Satisfaire à tous les critères 
Avoir un langage mesuré 
Se plaire à embrasser les arbres 
Appeler son concierge « gardien » 
Aux côtés d’une armée qui abat des écoles 
Se voir éclaboussé de sang 
Et dire que tout le monde est victime

 
Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre

 
Comment puis-je croire en ce monde 
Qui vous parle d’humanité 
Quand une mère pleure son enfant mort de faim 
Ou sous les bombes 
Un monde qui renvoie dos à dos 
La victime et le bourreau 
En tout honneur, intégrité 
Et en toute neutralité 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre


Comment pourrais-je dormir en paix 
Comment me boucher les oreilles 
Lorsqu’une famille entière 
Est enterrée dans sa maison 
Et qu’on empêche les secours 
Comme si la terre qui les revêt 
Ne venait pas de la planète terre 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre 


Habiter une vaste prison 
Aux cellules de feu et de cendres 
Et pouvoir surgir des décombres 
En s’arrachant à ses blessures 
Pour rendre gorge à l’assaillant 
Pour dire à ce monde hypocrite 
C’est là votre loi de la jungle 
Trouver la voie de la liberté 
Savoir pulvériser un char 


Ça c’est une chose 
Et ça c’en est une autre 


Qu’importe que le monde se taise 
Tu mourras libre et sans te rendre 
Pour que des générations à venir 
Apprennent à défendre une cause 
À quoi bon adjurer le monde 
Pour qu’il dénonce et qu’il condamne 
Il peut condamner à sa guise 
Mais pour arrêter le carnage 
Réduire la poudre et le fracas 
Ramener la lumière du matin 
Condamner ne suffira pas 


Car ça c’est une chose 
Et là c’est un combat 

 

 

 

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CAIROKEE

https://www.facebook.com/Cairokee

15 mai 2025

GIULIO ENRICO PISANI ...HOMMAGE

 

 

 

Paix sur toi, mon Ami, tu as rejoins ta douce Claudine ...

 

 

 

 

" Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse ! "

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

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Giulio-Enrico Pisani, né le 12 novembre 1943 à Rome, est un écrivain luxembourgeois d'origine italienne.
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Giulio-Enrico_Pisani

 

 

 

 

 

 

GIULIO ENRICO PISANI, HOMMAGE, TALENT, POETE, ECRIVAIN, THEATRE, ITALIE, LUXEMBOURG

Giulio Enrico Pisani

 

 

 

.

 

 

 

 

LA ROSE

 

 

 

Pourtant tu vécus plus que n‘osent vivre les roses.
J‘eus dû m‘en douter, mais on se veut toujours autre,
oubliant dans l‘amour ce que le sage n‘ose :
le placer hors du temps, en ce qu‘il est le nôtre.

 

Mais quelque fût l‘ampleur de l‘égotique folie,
réclamant du calice l‘exclusive possession,
sans tâcher de savoir combien tu aurais de vie
tu continues à m‘aimer en quête d‘un pardon,

 

que seule tu peux vouloir nous avoir accordé,
que tu m‘auras offert, m‘accompagnant encore
au travers d‘océans, monts et sombres vallées,
que j‘aurai pu franchir grâce à toi sans efforts.

 

Bien loin de ce bonheur, don du poète à Ulysse,
face au dernier voyage que tu me pousses à faire
et qui reste pour moi tout chargé de mystère,
sauf pour l‘issue rêvée : que la mort nous réunisse !

 

 

.

 

 

Giulio et Claudine

 

 

 

.

 

 

 

 

AROME DE ROME
(n’est pas une traduction d’Aroma di Roma)

 

 

 

Odeur d’herbes sèches!
Parfum de romarin!
Béate, la louve lèche
la lymphe amère du pin.

 

La poussière des marbres d’hier,
et le chant des gestes passées
l’étalent près des cimetières
aux yeux d’inconnus blasés.

 

Dis-moi Rome, comme elle est belle
et blanche cette jambe élancée,
dont, entre mauve et chanterelle
la ronce tire un collier de pensées!

 

Pensées de rubis perlant sur ta peau nue,
séchées par les caresses premières:
“touche-moi” des amoureux étendus
dans l’herbe blanchie par les pierres!

 

Dénudée, lascivement étendue,
depuis deux mille ans tu te donnes,
maîtresse d’amants jamais déçus,
aux maîtres jamais ne pardonnes.

 

Pupille mystérieuse des étoiles
tu accouples au chant de la fauvette
la stridulation des cigales
et embrasses par milliards les gouttelettes

 

d’un voile au tissu éphémère
dissimulant mystiquement
de Source l’envoûtant cratère
qu’arrose la flûte de Pan.

 

 

 

 

.

 

 

 

 

St Pierre de Rome par Maurice Ramart

 

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Rome

A Juliette Gréco

 

 

 

Ah, que tu es belle, que j’aimais ta lumière,
toi,
la dernière chandelle d’une époque révolue !

 

Demi-siècle de rêves
auxquels nous avons cru, qui, emportés, 
boue du temps, ne reviendront plus.

 

Tout se crée, tout se perd, tout revit.
 Le songe est-il muet, 
le cristal reflète-t-il toutes les nuances de l’existence,
 où allons-nous ? La vie n’est-elle qu’une hallucination passagère,
 pouvant parfois durer, durer, atteindre le pari de l’homme centenaire,
 tricentenaire pas encore. Est-ce un rêve, une utopie ?
 L’éternité existe-t-elle ou est-elle fantasmée,
 illusion, béante fosse commune qui contient tous les rêves des hommes.

 


Je pense que toutes les fontaines finissent par se tarir.
Qu’à rien ne sert de repousser la fin du poème.
Que l’eau coule, que l’oiseau n’est pas un colibri sans rêve.
Que le duvet se perd dans les sillons.
Que la rosée brûle, que la sueur s’écoule.
Que l’Eden est la négation du chemin.
Sans doute

 

Dieu est-il celui que l’on imagine,
ou celui qui pour nous a été imaginé,
nous pauvres et misérables pécheurs ? 
Notre société est composée majoritairement de bigots et de pharisiens, 
de manipulateurs et de bourgeois 
qui ne laissent même plus le temps à l’espèce humaine de bourgeonner.
 Et si finalement, 
dans nos existences de pécheurs, 
la foi en l’amour n’était pas la seule qui vaille !

 

 

Dieu n’est pas… Dieu n’est pas, celui qu’on imagine.
Dieu n’est pas, loin de là, celui que l’on croit.
Dieu n’est pas de vengeances assassines ;
peu lui chaut que nous ayons la foi.

 

La foi en l’amour est la seule qui vaille
de valoir, vivant, d’être vainement vécue ;
de qui pour qui, c’est un simple détail,
père au cœur gros ou mère au sein nu,

 

vierge palpitante ou amoureux transi,
amis d’enfance ou vieux couple tremblant.
Dieu c’est tout cela, et s’est très bien ainsi ;
pourquoi se donner le mal de faire semblant ?

 

Et pourquoi ?

Pourquoi un paradis, 
d’ailleurs
d’anges chanteurs et saints aimants,
quand les seuls gestes créateurs
Sont les gestes des amants ?

 

Et ma foi, les gestes divins
ne sont pas de joindre les mains,
mais de les mettre là, où il faut
pour appeler des sens l’écho.

 

Et ma foi, adorer son Dieu, n’est pas lever au ciel les yeux,
mais regarder là, où il faut pour que ça nous fasse tout chaud.

 

Et ma foi, moi qui ne l’ai pas
pour ce qui est de l’au-delà,
je pense qu’il faut une religion de l’amour et de la passion.

 

Dieu n’est pas comme tu le crains
celui des lanceurs de bombes, des bigots et des pharisiens,
des bourgeois à l’allure fière.

 

Dieu est l’amour que tu me donnes.
Dieu est l’amour que j’ai pour toi.
Dieu est l’offense que l’on pardonne,
peut lui chaut qu’on ait la foi.
 

 

 

 

.

 

 

 

 

GIULIO ENRICO PISANI

12/11/1943 - 13/05/2025

13 mai 2025

ZIAD MEDOUKH... Extrait

 

 

Je résiste sur les montagnes hautes de Naplouse
Je résiste dans la mer encerclée de Gaza
Je résiste au pied de collines occupées de Ramallah
Je résiste sur la terre sacrée de Jérusalem
Je résiste sur la terre sainte de Bethlehem
Je résiste en Palestine et pour la Palestine.

 


Aux côtés des oliviers menacés de Jenin, je résiste !
Sur ma terre confisquée à Hébron, je résiste !
Près des rares orangeraies de Java, je résiste !
Prés des dattiers mûrs de Jéricho, je résiste !
Contre les colons illégaux, je résiste !
Contre les soldats agresseurs, je résiste !

 


Contre l’impunité des oppresseurs, je résiste !
Contre la terrible violence des occupants, je résiste !
Face à un usurpateur arrogant, je résiste !
Malgré le silence assourdissant
Et malgré l’hypocrisie latente, je résiste !
En dépit de l’injustice, je résiste !

 


Je résiste pour la paix et je résiste en paix !
Par ma lutte pacifique, je résiste !
Par ma présence riche en humanité, je résiste !
Par une poésie engagée qui creuse son sillon, je résiste !
Avec la force de mon droit, je résiste !
Avec ma plume et mes vers, je résiste !

 


Avec mon existence sur ma terre, je résiste !
Avec ma persévérance et ma foi, je résiste !
Avec ma glaise d’amour et de tolérance, je résiste !
Avec l’arme indestructible de mon espoir, je résiste !
Pour une graine d’espérance, je résiste !
Pour une nuit magique, toujours lumineuse, je résiste !

 


Pour le courage de la mère d’un martyr qui sait pardonner, je résiste !
Pour le retour d’un réfugié, je résiste !
Pour une cause juste et noble, je résiste !
Pour créer de nouveaux horizons d’espérance, je résiste !
Pour que nos arbres grandissent où vivent leurs racines, je résiste !
Pour en finir avec le nuage de l’horreur qui planait sur la Palestine, je résiste !

 


Puisque ma patience est un génie, je résiste !
Puisque je suis soutenu par la bravoure des solidaires, je résiste !
Puisque mon sourire est plus puissant que leurs armes, je résiste !
Puisque les épées de la victoire brillent dans mes yeux, je résiste !
Puisque je suis attaché à la vie, je résiste !
Pour arrêter la machine infernale de cette occupation
Qui continue de fustiger inlassablement, je résiste !

 


Pour allumer sans éclipse la lumière de notre avenir, je résiste !
Pour guérir les blessures et la douleur des années noires, je résiste !
Pour rendre leur sourire à nos enfants traumatisés, je résiste !
Pour effacer le désespoir de nos jeunes enfermés, je résiste !
Pour arrêter le génocide et les crimes arbitraires contre mon peuple, je résiste !
Pour la reconnaissance de nos droits légitimes, je résiste !

 


Pour que mon cri légitime contre l’injustice soit entendu, je résiste !
Pour un monde plus humain et plus humaniste, je résiste !
Dans la dignité, je résiste !
Loin de la haine, je résiste !
Pour l’humanité, je résiste !

 


Pour la vie et la paix, je résiste !

 

 

 

 

 

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ZIAD MEDOUKH

 

 

 

 

 

.

 

ZIAD MEDOUKH, PALESTINE, GENOCIDE, RESISTANCE, TERRE, JEUNESSE, MEMOIRE

 

13 mai 2025

ANTON TCHEKHOV.... Extrait

L’un des passages les plus poignants de la littérature russe,
Anton Tchekhov écrit dans l’un de ses récits :

 

 

 

 

 


 " À l’arrêt d’autobus, un vieil homme et une jeune femme enceinte attendaient ensemble.
L’homme ne cessait de fixer le ventre rond de la femme, intrigué. Puis il osa lui demander doucement :
— Vous êtes à combien de mois ?
La jeune femme semblait ailleurs, perdue dans ses pensées. L’inquiétude se lisait sur ses traits fatigués. D’abord, elle ne répondit pas. Puis, après quelques secondes de silence, elle murmura :
— J’en suis à la vingt-troisième semaine...
— C’est votre premier enfant ? demanda-t-il.
— Oui, répondit-elle d’une voix à peine audible.
— Il ne faut pas avoir peur, ajouta le vieil homme. Tout ira bien, vous verrez.
Elle posa la main sur son ventre, regarda droit devant elle, les yeux brillants, luttant contre ses larmes.
— J’espère… répondit-elle.
Le vieil homme reprit :
— Il arrive parfois que l’on se laisse submerger par des inquiétudes qui, au fond, ne le méritent pas…
— Peut-être…, souffla-t-elle tristement.
Il la regarda avec plus d’attention, plus de compassion.
— Vous semblez traverser une période difficile. Votre mari… n’est-il pas avec vous ?
— Il m’a quittée, il y a quatre mois.
— Pourquoi ?!
— C’est compliqué…
— Et vos proches ? Votre famille, des amis ? Personne pour vous entourer ?
Elle inspira profondément.
— Je vis seule avec mon père… Il est malade.
Un long silence. Puis le vieil homme demanda :
— Est-il toujours ce pilier que vous aviez connu dans votre enfance ?
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme.
— Oui… Même ainsi.
— Même dans son état ? Que lui arrive-t-il ?
— Il ne se souvient plus de qui je suis…
Elle prononça ces mots au moment même où arrivait l’autobus.
Elle se leva, fit quelques pas… Puis, se ravisa, revint vers le vieil homme, lui prit doucement la main, et dit avec tendresse :
 Allons-y, papa. "

 

 

 

 

 


.

 

 

 

 

 

ANTON TCHEKHOV

 

 

 

 

 

 

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ANTON TCHEKHOV, ALZHEIMER, MEMOIRE, DEMENCE, SENTIMENT,SOUFFRANCE, RUSSIE

 

8 mai 2025

BRUNO RUIZ... Extrait

 

 

Il faudrait ne se souvenir 
que des belles choses. 
Dire qu’elles existent encore 
dans un coin de mémoire. 
Se rassurer dans les ruines, 
le long des charniers 
les champs de bataille. 

 


Car la peine et la colère 
ne suffisent pas à l’homme. 
Ni l’indignation ni la haine. 
Il existe une force souveraine 
qui se fonde sur la foi 
en la beauté du monde 
et des hommes. 
Une foi qui n’a besoin 
ni de dieu ni de religion. 
C’est la ferveur d’une survie. 
Un désir permanent 
de reconstruire. 

 


L’amour est une arme.
Mais il ne faut pas le dire trop fort.
Ça fait ricaner les imbéciles
qui fabriquent les armes
et les abrutis qui les écoutent
avant de s'en servir.

 

 

 

 

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BRUNO RUIZ

 

 

 

 

 

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BRUNO RUIZ, VENDEURS D'ARMES, GOUVERNEMENTS, CONFLITS,MORTS, GENOCIDE, AMOUR, RETENUE, MEMOIRE

Oeuvre Bansky

8 mai 2025

ANNE MARGUERITE MILLELIRI ... Extrait

 

 

Ce ciel bleu lavande 
d'une terre naufragée,
et la mer désunie --
taciturne, sauvage, son visage --
déchiré du sel d'amertume.
Quelque chose convoque à la table désertée --
quelque chose requiert
au chevet des ombres.

 

 

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

 

 

 

 

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Photographie C. ORTOLI
 

8 mai 2025

DEUIL ET MEMOIRE... LE SILENCE

 

 

 


Quel messie ressuscitera les milliers d'enfants de la Palestine déchiquetée? Qui nous rendra la joie de vivre au milieu des charniers? La guerre c'est l'enfer sur la terre sous un ciel impassible, impassible comme le coeur des êtres humains qui laissent se produire de telles horreurs, et continuent à vaquer à leurs petites affaires coutumières comme si ... comme si il n'y avait rien à faire, comme si les rois et les présidents, leurs ministres et conseillers, les prêtres décidaient entièrement de leur destinée, du bien collectif à partager. L'immense poète afghan assassiné Sayd Bahodine Majrouh (1928-1988), qui savait de quoi il parlait, n'a-t-il pas écrit dans son chef d'œuvre “Ego-Monstre” (ou Le voyageur de minuit) “Celui qui pousse les hommes à aimer la mort ne saurait prendre goût aux nourritures terrestres, aux fruits de la beauté vive. Celui qui invite à l'écoute outre-tombe, lui-même jamais n'ouvrira son cœur à la force qui danse, à la joie qui jaillit, à l'amour qui s'élève en chant.”

 

 

 

 

.

 

 

 

 


Deuil et mémoire
Le silence souvenez-vous
il suinte comme la peur
sur les visages verts ou gris
la parole s'éteint étouffée
sous les cendres accumulée

 


Des chambres à gaz à Gaza
l'Histoire s'enlise dans l'oubli
des générations exterminées
et le sang sèche plus vite
dans la mémoire des peuples trop bien nourris
que la rosée d'un matin de printemps

 


Le silence souvenez-vous
de ces roses innocentes
les barricades sont tombées
les révoltes écrasées
Des prières pour laver les morts
des chansons de charognards
pour exorciser la sainte horreur
des cœurs flétris dans la poussière
des corps jetés dans le feu des bûchers
et des prêtres maudits des politiciens pourris
partout s'entend la bonne parole des lâches
dont des poètes tissent les fils subtils
jusqu'à ce que silence s'impose
dans l'âme des nations qui flotte
comme guenilles sanglantes au vent
les jours de fêtes où sont commémorés
toutes les défaites héroïques de l'humanité

 

 

Le silence souvenez-vous
souvenez vous du silence atroce
qui berce la conscience des épouvantails
le cri lugubre du corbeau dit-on
est le chant de la fin avant que la paix
ne s'égaille avec le doux vent du printemps
rose de cendre rose de sang rose de chairs brûlées
rose des deuils jamais assouvis rose d'oubli
belles épopées oniriques dans les livres d'Histoire
et tous ces écoliers qui font l'école buissonnière
s'enchantent d'un moindre chant d'oiseau
d'une fleur sauvage des cerises du mois de mai
si au moins au lieu de les punir d'avoir déserté
ils pouvaient récolter les honneurs dus aux vaincus

 


Souvenez-vous du silence
des épouvantails de bois et de chiffon
souvenez-vous du bûcher de Gaza
derrière les miroirs sans tain du monde
dans lesquels des monstres se contemplent
des abrutis des assassins lubriques des fous à lier

 


Le silence souvenez-vous …

 

 

 

 

 

 

.

 

 

 

 

 

ANDRE CHENET

 Buenos Aires, Mai 2025

 

 

 

 

 

.

 

 

ANDRE CHENET , PALESTINE, GENOCIDE, MASSACRES, iISRA-HAINE, ISRAËL, SOCIETE, SILENCE, COMPLICITE,  EUROPE

 

Gaza Avril 2025

6 mai 2025

LA SOMBRE REALITE DE GAZA QUI MARQUERA L'HISTOIRE A JAMAIS

GAZA,GENOCIDE, MASSACRES, PALESTINIENS

5 mai 2025

LES OLIVIERS POUSSENT ENCORE A GAZA

 

 

https://www.facebook.com/kmlmel/videos/2296851070710719

 

 

.

 

 

 

Evènements douloureux
Crimes répétés
Malheurs prolongés
Qui émaillent la vie
Dans cette prison à ciel ouvert
Dans cette enclave oubliée
Dans cette cage laissée à son sort.

 

 

 

Gaza aux bras chaleureux
Aux doigts généreux
Gaza la ville millénaire
Oublie les ultimes larmes de son cœur
Les tréfonds de sa douleur
Pense à la vie pas à la mort.

 

 

 

Gaza la vie résiste toujours
Elle oublie la peur
La violence, les années noires et la guerre
Dépasse ses blessures,
L’injustice poursuivie, les massacres perpétrés ,
Le silence complice, et juste le regard
Devant l’impunité de l’agresseur,
Gaza, la fierté des solidaires
Qui portent avec elle le fardeau de l’espoir

 

 

 

Elle existe par la flamme de l’espoir,
Sa patience extraordinaire,
Et son courage exemplaire
Sa résistance abat tous les murs
Attend des jours meilleurs
Sans cesse elle espère
Avec ses oliviers qui poussent encore.

 

 

 

Ces oliviers à l’odeur de soleil et de lune
Pointent à l’horizon parfumé
Croissent partout à Gaza,
Près des rivières
Près de la mer
Sous les plaines
Au sommet de la colline
Dans les profondeurs mêlées de son âge
Aux reflets d’or et d’ombre.

 

 

 

Nos oliviers caressent sables et pierres
Ils touchent âmes et cœurs
Sont une mélodie pour le chant légendaire
D’un oiseau migrateur
Ils donnent toujours fruits, huile et victoire
Malgré l’atrocité d’un occupant agresseur
Vivant dans les ténèbres
Qui arrache ces oliviers tous les jours,
Même en pleine nuit sombre.

 

 

 

Oui, nos oliviers sont nos espérances,
Notre amour irréductible
Ils symbolisent paix, justice, et avenir
Sont plantés avec la sueur
De nos longues années de combat
Soignés par notre histoire glorieuse,
Arrosés avec nos sangs,
Et récoltés en nos âmes.

 

 

Nos oliviers passionnés de justice
Sont nos jours heureux
Où se dessinent tous les rêves
Ou se réalisent toutes les espérances,
Où s’écrivent toutes les promesses.
Nos racines sont aussi profondes que nos oliviers.

 

 

 

Entre l’humanisme de l’opprimé,
Et la brutalité de l’oppresseur
Les oliviers de la terre fertile de Palestine
Résistent dignement
Ils nous aident à dépasser désespoir
Dans cette ville abandonnée
Chargée d’histoire.,
De vie, et de beaux souvenirs.

 

 

 

Avec nos oliviers qui poussent toujours à Gaza
Plantés et récoltés
Génération après génération
Nous attendons quelque chose de vrai
D’authentiques jours meilleurs
Pour notre avenir,
Quelque chose de plus beau !

 

 

 

Gaza ouvre son cœur
Avec une lutte, par un sourire
Une dignité , un grand amour,
Beaucoup d’espoir
Elle persévère en des paroles pures
Gaza tu poursuivras ton bonheur
Avec tes oliviers qui poussent encore !

 

 

 

 

 

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ZIAD MEDOUKH

 

 

 

 

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5 mai 2025

QUAND MÊME...

A Anne Dufourmantelle

 

 

 

Quand même.

 


Si l'on me dit :  « héros » je pense à cette femme, sur une plage, qui, voyant deux enfants se noyer au large, a couru à leur secours, les a sauvés et puis est revenue s’effondrer sur le sable, morte d’une crise cardiaque. Héros, héroïne. Au quotidien. Et aux autres, dont on ne sait le nom qu’une minute, fonçant dans l’incendie, dans la voiture accidentée, dans l’horreur. Héros, héroïne. Pendant les guerres, les tourmentes, et sachant les dangers, ceux qui donnent, jusqu’à leur douleur, jusqu’à leur vie. Ceux là sont des héros et des héroïnes.

 


Quand même.

 


Et ce n’est pas une affaire de goût, chacun est libre (Presque ? Encore ?) d’aimer qui il veut. Mais les choses, les qualités, les êtres ont un nom, pour les différencier les uns des autres. Sinon, ceci est un tableau, et s’il vous déplaît, prenez donc la fenêtre pour sortir. Ici, ce qui pose problème, c’est l’imposture. On substitue les mots à d’autres mots. Qui, « on » ? La poignée des arbitres du bon goût, ceux qui dictent, depuis leur cuistrerie, comment penser et quoi penser, et qui sont autant dignes de l’appellation de journalistes que mes bottes. Ont-ils lu d’Ormesson ? Non, ils l’ont vu a la télé, nouvel oracle delphique. Johnny a-t-il  sauvé la Patrie ou un humain ? Non, il chantait bien, pour certains. Mieux que Ferré, mieux que Bashung, mieux que Didier Barbelivien. Héros du peuple, dont la dépouille ira à Saint Barth, au milieu des siens. Des siens, hein.

 


Quand même.

 


On lui raconte n’importe quoi, au peuple. Qui, « on » ? Les grands flatteurs, vivant à nos dépens, qui grattent là où ça chatouille. Et il marche, le peuple, le pauvre, comme un seul homme, qui pleure à gros sanglots, ou, selon le mort dont on parle, s’essuie délicatement la paupière disant La langue française se meurt, Madame, il nous eut fallu des héros pour la sauver. Car, ne vous y trompez pas, les deux foules en larmes avec chacune leur cercueil sont des morceaux de peuple, faciles à berner, par quelques heures de tralala où l’on trimballe les ors de la République sous le nez des passants pétrifiés de ces gloires.

 


Quand même.

 


A la mémoire d’Anne Dufourmantelle. Héroïne. Et parlant un très bon français.

Et à quelque chose comme la dignité.

Et au lexique.

 

 

 

 

 

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ALEXO XENIDIS

( Ismène Le Berre )

 

 

 

 

 

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ALEXO XENIDIS, ISMENE LE BERRE, HEROINE, ANNE DUFOURMANTELLE, SOCIETE, CONSCIENCE, COURAGE


 

 

3 mai 2025

ANNE DUFOURMANTELLE ... Extrait

 

 

Ce n’est pas pour se faire du mal qu’on se heurte aux mêmes murs plusieurs fois dans sa vie. Pas de masochisme secret dans l’inconscient [...]. Mais un désir de réparation qui nous fait revenir là où ça s’est brisé, pour comprendre. Et tenter de rejouer à nouveau la partie. Seulement, à ce jeu, on risque beaucoup. Le risque est d’ignorer les chaînes. Or c’est au lieu même de la fatalité, comprise comme telle, que les chaînes peuvent se défaire et là, s’ouvrir des paysages.

 

 

 

 

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ANNE DUFOURMANTELLE

(1964 - 2017)

 

 

 

 

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ANNE DUFOURMANTELLE, EXISTENCE, RETOUR, ERREURS, REPETITION, RISQUE

 

Anne Dufourmantelle

3 mai 2025

ANNE DUFOURMANTELLE ... Extrait

 

 

La sublimation a vécu. La pulsion a trouvé un regain de toute-puissance dans un monde qui ne supporte aucune limite pour la satisfaire. Immédiateté, vitesse, fluidité appellent une société sans frustration ni délai. Que ce soit dans l’espace public (les actualités, les faits divers, la pornographie normative, les attitudes «décomplexées») ou sur le divan (patient déprimé, désaxé), la société post-industrielle et post-traumatique de l’après-guerre admet mal qu’on «sublime». Il faut au sujet narcissique un champ opératoire simple et direct à ses pulsions, sinon, il se déprime. La frustration n’est plus supportable, trouvons-lui donc sans cesse de nouveaux objets à ses appétits. L’abstraction, le style, la précision sont passés à l’ennemi, toutes ces choses nous «ralentissent». On ne possède pas un livre, ce n’est ni un investissement ni un instrument ; la lecture prend du temps, et ne produit rien d’autre qu’une capacité accrue à rêver et à penser. L’absence de style dans les productions culturelles est aussi préoccupante que le sont les vies sous pression, moroses et fonctionnelles - tellement plus nombreuses que des vies habitées, voulues. Un monde qui parvient à sublimer est un monde qui prend une forme, qui n’est pas informe comme l’actuelle confusion générale destine le nôtre à l’être.

 

 

 

 

 

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ANNE DUFOURMANTELLE

 

 

 

 

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ANNE DUFOURMANTELLE, SUBLIMATION, PHILOSOPHIE, CONFUSION, SOCIETE, MONDE,

Oeuvre Nicolas de Staël
 

3 mai 2025

ACCUEILLIR LA MORT

 

 

 

" Voici un concept presque antinomique.
De manière générale on accueille plutôt la vie et on fuit la mort. Instinctivement.
Et pourtant même si nous résistons à l’accepter, l’une ne va pas sans l’autre.
Et nous n’avons quasiment aucun pouvoir, aucun contrôle sur l’une ou sur l’autre.
Quelqu’un qui doit naître va naître. Un peu plus tôt, un peu plus tard, avec ou sans assistance, mais quoiqu’il arrive il va naître. Quelqu’un qui doit mourir partira aussi sans que nous ne puissions rien y changer. Ou si peu.
La mort m’amène à penser au deuil et donc à ceux qui restent. 
Parce que pour celui qui est parti, il y a 2 options. Soit, nous croyons à une évolution spirituelle après la mort, auquel cas nous ne pouvons que croire que notre défunt s’est libéré d’un carcan bien lourd et lui souhaiter un beau voyage. Soit, nous pensons qu’il n’y a plus rien « après » et dans ce cas pour lui c’est la fin du film et quoiqu’il arrive il n’est plus concerné.
Occupons-nous donc des vivants. Ceux qui restent, comme on dit. Quel affreux terme quand on y pense… Comme un truc périmé qui traîne au fond de cette terre.
Que fait-on avec ceux qui restent ? On leur demande de faire leur deuil. 
Pour moi, ce n’est pas exactement ça… Il me semble bien que tout ce qu’on a vécu avec la personne qui n’est plus, est acquis. Nous l’avons vécu, c’est à nous pour toujours et il n’y a pas de deuil à faire sur ce qu’on garde.
En revanche, il y a tout ce qui aurait dû arriver après et qui n’arrivera pas. Tout ce qu’on avait projeté de vivre ensemble, les coups de téléphone, les repas partagés, les sorties, les WE, les moments de complicité… Sur tout ça, il y a un travail de deuil à faire. 
Et pourtant tout cela n’a jamais existé ailleurs que dans notre esprit, dans notre imagination. Il va donc falloir axer son deuil sur des choses qui n’ont pas été vécues et qui ne le seront pas. Donc sur le travail de notre imaginaire.
C’est une approche que je trouve intéressante et qui a apporté beaucoup d’apaisement aux gens que j’ai accompagné.
Autre point important : La souffrance. Cette souffrance brutal, violente, quelques fois soudaine, d’autres fois au long cour… Cette souffrance, on peut très inconsciemment ne pas vouloir s’en séparer. Comme si c’était le seul et dernier lien qui nous relie à notre disparu. 
Comme si lâcher cette souffrance revenait à lui lâcher la main pour de bon.
Quel gâchis. On a mis des années de vie à nourrir cette relation de petits et de grands bonheurs, de partage, de complicité, d’amour… Et tout ça pour quoi ? Pour ne garder au final que la peine et le chagrin. 
Etre heureux (même pas beaucoup, même pas longtemps) nous paraît alors impossible, presque indécent.
Pourtant si la personne décédée nous aimait autant que nous l’aimions et qu’elle revenait quelques instants sur terre pour voir comment nous nous en sortons, croyez-vous qu’elle préfèrerait nous voir assis par terre entrain de pleurer ou célébrer la vie avec reconnaissance pour tout ce qu’on a vécu et qu’on vivra encore ? 
Et si elle n’existe plus, s’il n’y a pas d’âme, pas de « suite », alors elle ne reviendra jamais et se moque totalement de ce lien de souffrance que nous arrosons chaque jour.
 Se laisser couler dans le chagrin n’est pas un cri d’amour. C’est un appel à l’aide.
Osons donc être heureux en accueillant dans nos cœurs le manque avec lequel nous allons devoir vivre et apprenons à remplir le vide abyssal que notre défunt a laissé, de souvenirs à raconter, de photos à partager, de gratitude à éprouver.
Car si ça se trouve… la mort n’est que l’âme…hors. Et alors, tout continue "

 

 

 

 

 

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SABINE MARIN

 

 

 

 

 

 

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SABINE MARIN, DEUIL, ABSENCE,VIE, MORT ,EXISTENCE, AMOUR, VIDE, COMPLICITE, RIEN

Photographie Vincia Ortoli

29 avril 2025

SOMNAMBULE DU JOUR : POEMES CHOISIS

 

 

 

Non je ne porterai pas
la croix du Christ

 

 

Je porterai le drapeau
de la liberté

 

 

Je saluerai Eve
désobéissante

 

 

Nous donnant la liberté
l’amour des contraires

 

 

J’éviterai ce monde
qui écrit son histoire
avec le sang des hommes
 

 

 

 

 

 

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ANISE KOLTZ

 

 

 

 

 

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ANISE KOLTZ, LIBERTE, GUERRE, SANG, HOMME, DRAPEAU

 

29 avril 2025

SOMNAMBULE DU JOUR : POEMES CHOISIS

 

 

L'océan d'où j'étais sortie
il y a des millions d'années
se réveille en moi
quand je t'aime

 

 

Dans mes étreintes
je laisserai sur ton corps
des restants de coquillages

 

 

Ton lit sera recouvert
d'une fine couche de sable

 

 

Galaxies intérieures

 

 

 

 

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ANISE KOLTZ

 

 

 

 

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ANISE KOLTZ, OCEAN, SABLE, DRAPS, CORPS, ETREINTES, AMOUR, COQUILLAGES


 

28 avril 2025

TOUJOURS

 

 

 

Toujours
là où meurent des enfants
les choses les plus ténues deviennent apatrides.
Le manteau de douleur des couchants
dans lequel l’âme sombre du merle
accuse la nuit –
de petits vents soufflent sur les herbes tremblantes
éteignant les décombres de lumière
et semant l’agonie 

 

Toujours
là où meurent des enfants
se consument les visages de feu
de la nuit, solitaire dans son secret –
et qui sait quelque chose de ceux qui montrent le chemin
et que la mort envoie :
senteur de l’arbre de vie,
cri du coq qui écourte le jour,
horloge ensorcelée par les sortilèges
de l’effroi automnal jusqu’au fond des chambres d’enfants –
aux rives de l’obscurité battement des eaux
murmure et passage du sommeil des temps 

 

Toujours
là où meurent des enfants
les miroirs des maisons de poupées
se voilent d’un souffle,
ne voient plus la danse des doigts lilliputiens
vêtus de satin sang-d’enfants ;
danse qui s’immobilise
comme dans une longue-vue
un monde à des distances lunaires.

 

Toujours
là où meurent des enfants
pierre et étoile
et tant de rêves
deviennent apatrides.

 

 

 

 

 

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NELLY SACHS

Traduction de l’allemand par Mireille Gansel

 

 

 

 

 

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NELLY SACHS, ENFANCE, GUERRES, CONFLIT, GENOCIDE , AGONIE, FAIM,

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28 avril 2025

LE COLLECTIONNEUR DE PIERRES

 

 


Tu as ramassé le silence des temps de la terre
Dans les pierres.
Combien d’aubes roses dans le béryl
Combien de lointains dans le cristal brillent

 


Avec l’abeille qui sur un pois de senteur
Distilla le miel millénaire,

Pourtant l’opale au regard visionnaire
Depuis longtemps te confia ta mort.
Détaché des nuits de l’homme

 

Tu parles la langue de la lumière surgie des failles –
Celle que l’on parle quand la gangue est percée
Et dont nous ne savons que les étincelles.

 

 

 

 

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NELLY SACHS
(Extrait de Eclipses d’étoile, Editions Verdier)

 

 

 

 

 

 

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NELLY SACHS, PIERRES, LANGAGE, LUMIERE, TEMPS, TERRE, AUBES, CRISTAL

 

25 avril 2025

MON PERE SE PROMENE DANS LES YEUX DE MA MERE... Extrait

 

 

 

« A son père qui se promène dans les yeux de ma mère, 
à une mère partie, silencieuse, rejoindre la vieille absence de mon père, 
à une grand-mère au verbe éblouissant, 
en un chant de grands partages intérieurs qui emporte au plus vif. »
 

 

 

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Ma mère est partie, silencieuse, rejoindre la vieille absence de mon père qui n’a jamais eu le temps de nous dire adieu. Tous, nous sommes restés sur le seuil de notre maison pendant des années à attendre son retour. Écrire là-dessus, aujourd’hui, c’est marcher vers la maison qui n’existe peut-être plus, en retrouver les murs, le toit, les fenêtres ouvrant sur la majestueuse campagne et la fameuse chambre où nous dormions, juste au-dessus de l’écurie, avec son flot d’odeurs et les vagissements des bêtes. Écrire, est-ce errer à travers des ruines, celles de l’enfance, puis de l’âge adulte ?

 

 

La maison où a chanté mon enfance s’est tue soudainement quand d’autres ont poussé la porte que je ne franchirai plus. Jardin abandonné aux mousses, aux saisons, aux orties, aux étés
farouches, aux hivers encombrants, je me demande même si un jour nous avons vécu ici, tout contre l’épaule d’un père, d’une mère. Temps, féroce navire du mystère, où nous conduis-tu ?

 

Au
milieu des herbes hautes régnait un arbre au beau visage de feuillage et de lumière qui demeure dans le souvenir. Temps, dévoreur d’avenir, tu savoures ton festin. Tu n’épargnes ni la neige, ni le soleil. Maintenant je passe en silence devant cette maison, et je ferme les yeux.

 

 

 

 

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JOËL VERNET

GRAND PRIX DE POÉSIE ROBERT GANZO 2025

 

 

 

 

 

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JOËL VERNET, PARENTELE, MEMOIRE, ENFANCE, MAISON, TEMPS, DEUIL

Oeuvre Banche Augustine Camus

 


 

24 avril 2025

INSOMNIE ET AUTRES POEMES....Extrait

 

 

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Les vers naissent comme les étoiles et les roses,
Comme la beauté dont la famille ne veut pas,
Et aux couronnes et aux apothéoses –
Une seule réponse : mais d’où me vient cela ?

Nous dormons – et à travers les dalles de pierre,
De l’hôte céleste percent les quatre pétales.
Sache-le, ô monde ! Le poète découvre dans ses rêves
La formule de la fleur et la loi de l’étoile.

 

 

...

 

 

 

 

 

 

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MARINA TSVETAÏEVA

 

 

 

 

 

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MARINA TSVETAÏEVA, RUSSIE, POESIE, FLEURS ,ETOILES, RÊVES

Oeuvre Isael

https://www.singulart.com/fr/artiste/isael-19643

 

 

 


 

EMMILA GITANA
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