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EMMILA GITANA
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30 mai 2024

FACE CACHEE

 

On l'appréhende,   comme la face cachée de la Lune, un conte et ses mystères ! Elle interroge et  dépayse au premier regard.

Île verte, oblongue, antan habitée par deux Gardiens de Phare. D'envoûtants synclinaux et anticlinaux  plongent  dans l'azur dense et mouvant leurs sinusoïdes,  un   métamorphisme  particulièrement marqué. Vertigineux  abrupts. Le schiste vert et le flot turquin de Ligurie ondoient au diapason de la mer du vent, de l'entredeux îles  houleux,  ponctué d'albédos.

Je me suis  tour à  tour approché de ses deux  extrémités et, à chaque fois, demandé ce que j'allai trouver sous le vent, au- delà de ce rostre minéral fendant les flots radieux  de la mer de Toscane,  des vastités  balayées,  emmenées  par un puissant Libecciu hâlant le Sud - Ouest de la zone marine

Allai-je m'engager, tenter la courte  et périlleuse circumnavigation, risquer les dangers des outres antiques que  la terre des caps et des  vallons de  l'extrême pointe  de l'Île de Corse exacerbent en canalisant le  redoutable  flux catabatique ***  des montagnes  !

***  Catabatique /  Se dit d'un vent à composante verticale qui descend.

Je vis et vécus, un jour durant, une traversée entre deux mondes, une échappée  aux tourbillons de neige fous ...

Quelle tentation !  tel un appel irrépressible, un chant de sirène qui  charme obstinément  le marin des légendes livré aux longs et lointains  périples ! 

Quête d'aventures, d'imprévus, de confrontations immédiates et soudaines laissant supposer qu'il faille impérativement  surmonter les obstacles, une possible avarie, une blessure, un  malaise soudain ...

Vivre, ne serait - ce qu'un instant, emprunter  l'œuvre  des étendues  marines, s'y confondre entre figements et  perpétuelles ondes,  en tutoyer la lumière, la précieuse  luminance ! 

Rendu aux pieds de l'Île  Verte, la tour et le phare  touchent le ciel, culminent  droit dans le soleil. Profonde oscillation  que l'on doit à  " l'infiniment petit ", à la probable fortune de mer. La Grande Bleue  gronde, tonne et cogne bruyamment la roche en s'engouffrant  dans de larges cavités logées  en surface ; ligne de flottaison, liseré blanc, aura   que l'on pensait immuables, de la proue à la poupe du vaisseau Giraglia.

Une longue traînée d'écume  pointe  Capraïa. Guise de sillage ... L'étrave fend les  vagues  :  brise lames, a Giraglia fascine, vogue, vire de bord quand le Libecciu rompt à la  Tramuntana, depuis la terre, au-delà du large goulet. Guise de Horn par violente tempête et fort coup de vent dominant ...

Ainsi d'en écrire le souvenir, délivrant dès lors  ma souvenance de mille détails. Revivre d'intenses  et  d'émouvants moments : engagés, "  existant - ciels ",  mon " Eau-Delà " !

Je navigue  et plane à grande vitesse, passe par toutes les allures, vire de bord, empanne, me recadre, n'accordant   jamais au  Libecciu l'opportunité de  me repousser hors des limites du couloir, de  subir  la véhémence des  éléments :  exaltation, légèreté, imprégnation, magie d'un vécu unique ! La petite voile de gros temps  faseye et claque violemment.

Mais qu'en est - il de la face cachée de l'Île, par gros temps, de ces rares  abris juchés contre ses flancs et ses verticales, comment s'y raccrocher

 

?

Une âme  à  terre  veille et photographie à mains levées. Fortes bourrasques, brusques revolins : le relief en impose, règne. Rumeur assourdissante !  le grondement des vagues  bat  les  rivages et les tombants qui égarent  un à un leur écho.

Certains blocs de  schiste vert  ont été sculptés par l'action conjuguée du temps, du sel, des embruns, des violentes rafales. Involutions métamorphiques parfois fantasques ... La pleine nature ose, défie, crie,  étonne, crée, imagine l'impensable et nous le livre aux détours d'une  surprise, d'une découverte, d'une anse où fleurissent des lames  sublimes serties  de crocs pétrés.

La poésie flue comme larmes de source, accords de harpe, de Kora. Je relate en temps réel et mémorise.

Un regard vague, la promesse d'une  rencontre, d'un sibyllin pas de deux : je ne suis que cette   hypothèse  -  Libecciu, un ex - îlien solitaire  en partance pour quelque délires  labyrinthiques. 

La  face cachée de l'île exerce une étrange  force gravitationnelle. Voici un  balcon duquel le manque de limite agit à l'instar du vide, pousse à aller plus loin, à se perdre parmi la multitude des moutons, à transgresser, à sublimer  le néant absolu des horizons bleus peuplés de mythes,  de hasards, de songes  à ciels ouverts.

A la forte  mer  palingénésique !

Une petite  île  et son histoire  prennent  le large, illusionne en décuplant les distances qui la séparent de l'extrême pointe Nord à laquelle se rallier... Ces conditions éloignent,  absentent, voyagent et transportent l'hiver  au plus près des hautes latitudes.

Si l'Albatros manque à l'appel, son lointain  et petit prince des nuées, le Puffin Cendré, infatigable migrateur,  me destine  et m'accompagne en volant durant toute la durée de cette échappée. Puissè-je en revivre un jour les horizons, les révélations, les pans de  vérité, qui sait,  sur la Voie

 

!

L'on ne se méprendra  point, jamais, à propos du sens de ces folles virées ! Je suis plus que tout connecté avec  les mondes authentiques et  en sursis que les malfrats, les magnats  dévastent  et meurtrissent à toujours. Je ne fais, hélas ! plus confiance aux embruns de la mer  que séides et lobbyistes affidés souillent et empoisonnent ) 

 
 

 
 

 

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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC

http://marin56.canalblog.com/2024/05/face-cachee.html

 

 

 

 

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CAP CORSE - A  GIRAGLIA - AVENTURE - LIBECCIU - PROSE - WINDSURF -  PUFFIN CENDRE , CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC, MARIN, CORSICA GO56

 

 

 

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