GRAND LARGE
Si tu passes par cette page, ce sera pour couvrir le silence de nénuphars et de bambous, ou pour poser ton rire en touches claires sur les reflets, non pour épépiner les mots.
Les galets sortiront de leurs tiroirs, le saule quittera son armoire, le ciel signera ses frasques d'un autre bleu. Dans la chambre au milieu des mots, au milieu des eaux, tu laisseras bruire écailles d'argent, feuillages d'écriture.
En vareuse de lune, la voyelle la plus légère enjambera la marge, rejoindra le Sud et ses langues d'encens. Les pleins à l'odeur de pomme chercheront un grenier. Jusqu'à l'horizon, en nacelles de brume, les déliés dénuderont l'énigme et son chant capricieux.
Une porte perdue retrouvera sa clé. Le pain s'émerveillera du blé, et dans le dernier mot se lèvera le vent.
Sur la page, dans le lit, sur la rive, la nuit aura goût de grand large.
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BRIGITTE BROC
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Oeuvre Herman Landron